Depuis les années 60, le mode de consommation des Français en matière d’alimentation évolue. Ils cherchent à manger davantage pour répondre à leurs besoins. En France, un bon repas en famille ou un restaurant avec des amis est souvent synonyme de convivialité, bien-être et épanouissement. Mais pour certaines personnes, le simple fait de s’alimenter est une véritable source d’angoisse. Elles souffrent de ce que l’on appelle des troubles alimentaires ou encore troubles du comportement alimentaire. Ce sont des pathologies graves, qui touchent principalement les adolescents et plus particulièrement les jeunes filles. Ces troubles alimentaires se manifestent à travers des maladies comme l’anorexie mentale ou encore la boulimie. Nous allons donc nous demander dans quelles mesures ce que nous mangeons impacte-il sur notre bonheur ? Afin de répondre à notre problématique, nous allons développer le sujet de l’anorexie et de la boulimie ainsi que ses impacts sur notre corps et montrer qu’il y a un bien un lien entre ce que nous mangeons et notre bonheur.
L’anorexie et la boulimie qu’est-ce que c’est ?
L’anorexie
Contrairement aux idées reçues, l’anorexie et la boulimie sont deux troubles alimentaires très proches. Selon la fondation Falret, ces deux pathologies présentent des caractéristiques presque similaires. En effet, les personnes souffrant d’anorexie et de boulimie ont une même obsession : contrôler leur poids et surtout ne pas grossir. On est loin de l’image de la personne boulimique en surpoids.
Pour conserver un poids faible, ces personnes multiplient les activités physiques, se font vomir ou utilisent des laxatifs. Selon la pédopsychiatre Nathalie GODART, chez certains jeunes gens, l’anorexie mentale est une maladie à deux visages, c’est-à-dire qu’on a une phase de restriction de l’alimentation et une phase de crise boulimique, avec des conduites de vomissement.
Les troubles du comportement alimentaire sont d’abord une difficulté mentale, qui révèle un mal-être chez la personne. Celui-ci a par la suite des répercussions physiques comme l’anorexie et la boulimie…
L’anorexie et l’anorexie mentale, deux problèmes différents
Les thermes anorexie et anorexie mentale sembles similaires mais en réalité ces pathologies présentes des points divergents. En effet, l’anorexie est une maladie qui est caractérisée, chez les patients qui en souffrent, par une perte d’appétit. A l’inverse, les personnes qui souffrent d’anorexie mentale ont de l’appétit, mais refuse de s’alimenter. La restriction alimentaire est devenue leur principale obsession. De plus, l’anorexie entraîne un isolement social et un repli sur soi de la personne, afin de ne pas montrer sa souffrance. D’après l’INSERM, 60 à 96 % des anorexiques ont souffert ou souffre encore de dépression et de phobie sociale durant leur maladie.
La boulimie
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire, chez est principalement répandu chez les jeunes filles mais il arrive quelquefois que certains garçons en souffrent. Selon le psychothérapeute, Benjamin LUBZINSKI, les personnes atteintes de cette maladie souffrent de dépendance qui peut être similaire au stress et qui est principalement basée sur le sentiment de pleine satisfaction qui apparaît après avoir remplis « le manque » qu’elles ressentent avec de la nourriture. La nourriture choisie est très souvent « facile d’accès » (salé, sucré ou encore gras). Suite à cette crise boulimique, les personnes ont ensuite un sentiment de culpabilité qui les hantent tout au long de leur maladie. Afin de soulager ce sentiment, les malades utilisent le vomissement et parfois même des laxatifs.
Ces maladies ont un impact sur notre corps qui peuvent parfois avoir des conséquences irréversibles.
Quand notre corps dit STOP !
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Quelles sont les causes de ces maladies ?
Les adolescents sont confrontés à beaucoup de perturbations alimentaires qui sont dues à des doutes, un manque de confiance en soi ou à la société. Malgré les idées reçues, ceux-ci font attention à ce qu’ils mangent. Pour les experts de la conférence des Fonds Français pour l’alimentation et la santé, les jeunes adultes n’adhèrent pas vraiment à la “malbouffe”.
En effet, la plupart d’entre eux font attention à ce qu’ils mangent. Un article du Figaro relate que d’après une étude française de l’INSERM réalisée en 2013 auprès de 15.000 jeunes, 60,5 % des adolescents disent faire attention à leur alimentation. Certains adolescents sont même prêts à tout pour ressembler à leur idole ou aux mannequins qui sont sans cesse exposés dans les magazines. Selon Nathalie GODART pour atteindre cet objectif, c’est-à-dire perdre ou contrôler son poids, certains vont même jusqu’à se faire vomir. Jusqu’ici ce n’est pas de l’anorexie, cependant c’est le chemin qui pour certains va les conduire à l’anorexie mentale ou à la boulimie. Selon la pédopsychiatre, il faut commencer à s’inquiéter quand l’adolescent “va quitter son couloir de croissance habituel”, c’est-à-dire que son IMC (Indice de Masse Corporel : relation entre le poids et la taille) chute et qu’on observe une “cassure” au niveau de la courbe. Les adolescents souffrant de ces troubles alimentaires se renferment sur eux-mêmes et s’éloignent du reste de la société car ils ressentent un mal-être dans leur corps et dans leur tête. Les personnes qui souffrent de ces pathologies ne sont pas heureuses et n’arrivent pas à s’épanouir.
De plus, les personnes ayant souffert de ces maladies restent très fragile et un risque de rechute plus important, notamment lors d’événements émotionnels fort.
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Quels sont les risques et les conséquences ?
L’anorexie peut engendrer des complications chez les personnes qui en souffrent.
Selon la pédopsychiatre Nathalie GODART, l’anorexie mentale et la boulimie peuvent avoir des conséquences pour la santé comme la perte de cheveux ou les ongles qui cassent. Parfois ces risques peuvent être irréversibles. On peut notamment avoir des complications comme les arrêts cardiaques, une perte de densité osseuse ou encore des problèmes rénaux. Les spécialistes estiment que 87 % des anorexiques sont atteints de problèmes cardio-vasculaires. D’après l’INSERM, l’anorexie peut également causer des perturbations neurologie, qui accentue le mal-être. De plus, le risque de mortalité est très important avec ces maladies. En effet celui-ci est 6 à 12 fois supérieur par rapport à une population d’adolescent du même âge selon l’experte. De plus, chez les jeunes filles, l’anorexie peut provoquer une aménorrhée. Selon le Dre Alessandra CANUTO, les troubles alimentaires sont dus à l’aspect physique, par exemple le fait de se voir trop gros ou trop mince. La nourriture, dans le cadre des troubles alimentaires peut-être un moyen d’exprimer un mal-être chez la personne. Une prise en charge est alors possible, avec une consultation d’un spécialiste, avant de mettre en place une thérapie.
La boulimie à des conséquences semblables à celles de l’anorexie. D’après Benjamin LUBZINSKI, les vomissements liés à la boulimie peuvent également provoquer des cancers de la gorge, qui sont dus à l’acide chlorhydrique contenu dans l’estomac. Le risque de mortalité est également accentué.
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Prise en charge du patient et solutions proposées
Pour lutter contre ces maladies, des solutions existent. Mais pour les mettre en place, il faut que le patient accepte de se laisser aider. Des psychologues et des psychiatres sont là pour aider la personne.
Les spécialistes ont pour objectif de restaurer le poids du patient et de lui apporter une aide psychologique pour aider la personne à être à nouveau heureuse et à s’accepter telle qu’elle est.
Les médecins mettent en place des examens spécialisés, afin de savoir s’il le patient souffre réellement d’anorexie ou de boulimie. Pendant un examen clinique, les spécialistes recherchent chez les adolescents des problèmes cardiaques (trouble du rythme cardiaque), gastro-intestinaux, osseux (diminution de la densité osseuse) ou encore rénaux. Si les médecins jugent qu’il y a un danger vital pour la personne, par exemple un risque de suicide ou un risque physique, l’hospitalisation est presque obligatoire. D’après une étude récente, l’hospitalisation de jour et l’hospitalisation à temps complet, chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, apporte les mêmes résultats. Cependant, une hospitalisation à temps complet « coupe » les personnes de la société, alors qu’une hospitalisation de jour permet de garder un lien avec le monde extérieur.
L’alimentation et le bien-être sont donc reliés : un projet scientifique et le témoignage d’une ancienne anorexique mentale et boulimique nous en donnent encore la preuve.
L’alimentation influe sur notre bonheur : c’est une réalité.
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Le bien-être et l’alimentation sont reliés : la science le prouve.
D’après les scientifiques, ce que nous mangeons a bien un impact sur notre bien-être. Le projet Bali, mis en place par des scientifiques, notamment Michel ROGEAU. BALI signifie Bien-être par l’Alimentation. Les spécialistes ont trouvé des outils de mesure du bien-être, qui serait lié à l’alimentation. Selon Michel ROGEAU, “L’alimentation devient de façon scientifiquement prouvée un vecteur de bien-être”.
Pour cette expérience, les scientifiques ont interrogé des personnes volontaires à travers un questionnaire de 134 questions, classées par domaines comme “Bénéfice immédiats Plaisir”. Ensuite ce questionnaire est analysé pour donner une note allant de 0 à 5 pour chacune des thématiques. Avec l’aide de cet outil, les médecins arrivent à déterminé le bonheur que ressent une personne quand il consomme tel ou tel aliment.
En plus de ces questionnaires, les spécialistes utilisent des Biomarqueurs qui sont issues des prises de sang sur les mêmes personnes volontaires. En croisant les résultats de ces deux expériences, on a bien une preuve que ce que nous mangeons impacte sur notre bien-être physique et mental.
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Elle l’a vécu et elle le raconte…
Dans son témoignage, Vittoria PAZALLE nous raconte la souffrance qu’elle a vécue pendant de nombreuses années. Elle a souffert d’anorexie puis de boulimie depuis l’âge de 12 ans et a réussi à guérir à l’âge de 28 ans. Elle a choisi de partager son témoignage pour expliquer son “vécu intérieur” face à ces deux maladies.
D’après elle, “l’obsession de l’apparence n’est que la partie émergée de l’iceberg”. Au départ, elle souhaitait uniquement perdre quelques kilos, puis cela s’est transformé en un engrenage, jusqu’à avoir une véritable obsession pour la perte de poids. S’alimenter était pour elle une source d’anxiété et de culpabilité. Cette culpabilité l’a entraîné dans une grave dépression, qui l’a ensuite fait basculer vers la boulimie, qui lui procurait un sentiment de vide, que seule la nourriture pouvait combler.
Dans son livre “Anorexie et boulimie : journal intime d’une reconstruction” publié en 2005, elle témoigne de sa propre expérience, dans le but d’aider les personnes encore prisonnières de ces maladies.
En conclusion
En conclusion, l’anorexie et la boulimie sont des troubles du comportement alimentaire et non un caprice. Ces maladies peuvent avoir des conséquences graves et il est important d’en parler pour pouvoir se faire aider et trouver des solutions appropriées. Les personnes doivent réapprendre à s’alimenter pour retrouver un certain équilibre physique et mental. Pour la reconstruction de la personne, l’aide de la famille et des proches est indispensable. En effet, celle-ci permet de retrouver le bonheur tant recherché !
Article rédigé par Laura MAITROT et Coralie VOUILLOT.
Bibliographie :
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