L’agriculture « grignotée » par la la ville… ?

          Pris entre le développement urbain et la modernisation de l’agriculture, les espaces périurbains semblent trop contraignants pour garder des exploitations agricoles rentables. Pourtant, on peut constater qu’un certain nombre d’entreprises agricoles subsistent et tirent partie de la proximité de la ville.

L’agriculture périurbaine a-t-elle encore une place autour des villes ?

Nous répondrons à cette question en élaborant une définition de l’agriculture périurbaine et en abordant quelques chiffres, puis dans un second temps, nous expliquerons quelles sont les principales difficultés  pour les agriculteurs traditionnels. Pour finir, nous montrerons que l’agriculture périurbaine est tout de même une nécessité contemporaine.

 

I. Définitions et chiffres:

 

         Selon le zonage en aires urbaines défini par l’INSEE, la quasi-totalité de l’Île-de-France est composée de pôles urbains et de leur couronne périurbaine et donc « classée » en périurbain.

L’Atlas rural et agricole de l’Île-de-France en 2004 considère que le périurbain représente 210 communes sur 1300, soit 13% du territoire francilien. Cette délimitation a été reprise avec quelques modifications dans le projet de SDRIF , qui resitue également la ceinture verte, zone située en périphérie immédiate de l’agglomération parisienne, qui offre environ 60% d’espaces ouverts, c’est à dire boisés, agricoles et naturels. La Ceinture verte représente un cinquième du territoire d’Ile-de-France et les activités agricoles assurent la gestion de la moitié des espaces ouverts, soit 96 200 ha de terres agricoles (MOS de l’IAURIF, 2003). Elle concentre 14% de la surface agricole régionale (SAU) soit 84 000 ha.

Avec 2 350 ha au total, la Ceinture verte regroupe la moitié du potentiel régional de cultures spéciales.

En Ile de France l’espace agricole couvre 50% du territoire régional. En 2007, on dénombrait 5300 exploitations agricoles dont les trois-quarts concentrent 93% des actifs (soit 0,1% des franciliens)

Si la présence agricole en Île-de-France est modeste, le poids réel de cette agriculture est important. Sur 1,8% des superficies agricoles françaises, l’Île-de-France assure en effet, en surface : 1,7% de la production agricole française ;  12% de la production française des cultures industrielles ;  4 à 5% des céréales ; 6 à 7% en valeur des fleurs et pépinières ;  4 à 5% des légumes.

Les exploitations spécialisées et d’élevage sont les plus menacées, et on observe depuis plusieurs années une chute drastique du nombre de ces exploitations (entre 2000 et 2007, diminution de 5.3% pour les exploitations de maraîchage et d’horticulture, de 9.4% pour l’élevage, et de 15.1% pour l’arboriculture)

De 1988 à 2000, plus de 930 exploitations ont disparu ( -32 % pour la région) et ce sont les unités de cultures spéciales qui ont connu le plus fort taux de disparition : – 68 % pour les vergers et -38 % pour le maraîchage.

C’est dans la Ceinture Verte que se sont surtout concentrés les prélèvements d’espaces agricoles pour l’urbanisation : 22 000 ha de 1982 à 2003 (MOS).

Entre 2000 et 2010, les pôles (unités urbaines d’au moins 1 500 emplois) ont perdu 31 % de leurs exploitations, contre 26 % pour l’ensemble du territoire métropolitain et le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 26 % en France métropolitaine.

 

                              EVOLUTION DU NOMBRE D'EXPLOITATIONS AGRICOLES

 1

 

Source : Agreste - Enquête annuelle sur la valeur vénale des terres agricoles.

 

Mise à part la métropole de l’Ile de France nous pouvons nous appuyer des l’exemple de Besançon où les espaces boisés et agricoles couvrent respectivement 37% et 30% de la surface du territoire du Grand Besançon. En 2006, on comptait une centaine d’exploitations professionnelles sur les 59 communes du Grand Besançon contre 155 en 2000 et plus de 300 en 1979. Aujourd’hui, il ne reste que 385 exploitations sur 133 communes autour de Besançon. En 20 ans, ce sont 16% des surfaces agricoles qui ont disparu, principalement au profit de l’habitat et des infrastructures collectives.

 

Le « rognage » des villes qui ont été mise en évidence précédemment ne sont pas sans conséquences ; elles engendrent de nombreuses difficultés en particulier pour les agriculteurs traditionnels.

 

 II. Des difficultés pour les agriculteurs traditionnels :

 

       L’agriculture périurbaine engendre de nombreux facteurs de déstabilisation qui impactent une grande majorité des exploitations agricoles franciliennes ; en particulier une forte pression foncière sur les espaces agricoles avec un étalement urbain parfois non contrôlé ce qui engendre un coût d’accès au foncier élevé (comme le montre le graphique ci-dessous) et donc des difficultés d’installation pour les jeunes agriculteurs, ainsi qu’une précarité de l’outil de travail des agriculteurs en place.

 

                          EVOLUTION DU PRIX DES TERRES AGRICOLES EN FRANCE

 

2

Source : Agreste – Enquête annuelle sur la valeur vénale des terres agricoles.

 

Mais aussi des circulations agricoles qui sont rendues difficiles par le trafic et les aménagements parfois non adaptés dans les bourgs et villages.

Ensuite, l’agriculture périurbaine engendre l’enclavement, le fractionnement et la déstructuration des espaces agricoles qui entraînent des difficultés d’exploitation et d’évolution des outils de production  et donc des problèmes de transmission des exploitations tel que la baisse du nombre d’agriculteurs et du nombre des installations, ce qui est bien représenté sur le graphique suivant :

                                
                                    NOMBRE DE SALARIÉS AGRICOLES PERMANENTS

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Source : Agreste – Enquête annuelle sur la valeur vénale des terres agricoles.

 

Pour le cas des productions spécialisées elles éprouvent des difficultés d’écoulement et de valorisation de leur production par la faute de structuration et de taille suffisante face à un marché gigantesque.

Ces difficultés sont également liées à l’arrivée d’une population de moins en moins rurale , qui cherche, loin des villes, à retrouver un cadre de vie « naturel », tout en exigeant un niveau d’infrastructures et de services propres à un contexte urbain auquel elle est habituée.

Le fonctionnement urbain, comme par exemple, la proximité des autoroutes ou l’emprise sous les lignes électriques et bien d’autres choses sont des nuisances pour l’agriculture.

Ces difficultés fragilisent grandement la pérennité des exploitations agricoles, alors même que l’activité agricole joue un rôle structurant en Île-de-France, qui n’est aujourd’hui pas suffisamment reconnu.

 L’importance du maintien de l’activité agricole en tant qu’activité économique rentable et viable est donc cruciale en Île-de-France.

 

       Si l’agriculture périurbaine entraine  quelques contraintes pour les agriculteurs, il n’en demeure pas moins que c’est une nécessité contemporaine.

 

 III. Une nécessité contemporaine :

 

       Vis-à-vis de l’agriculture, les urbains ont des attentes très précises en matière de qualité environnementale, paysagère et alimentaire. Pour les animateurs des territoires agriurbains il ressort que l’agriculture périurbaine, de par sa proximité et l’attrait qu’elle peut exercer sur le monde urbain, aurait quelque chose de « para-agricole ». Elle dépasserait le cadre strict du monde agricole et serait davantage ouverte sur l’extérieur, concernant et impliquant d’autres types d’acteurs.

Les villes, à la recherche d’un développement plus durable, commencent à intégrer dans leur stratégie les enjeux agricoles de leur territoire. Elles attendent donc plusieurs services de l’agriculture tel que d’assurer un approvisionnement de proximité pour les populations urbaines, fournir des produits très spécifiques comme des fleurs, des plantes aromatiques, des fruits et légumes ou encore participer au développement économique par le dynamisme des exploitations et des filières agroalimentaires et contribuer directement à la qualité et au cadre de vie sur le territoire.

 Situés à proximité des consommateurs, les maraîchers urbains sont nombreux à écouler leur production via des circuits courts (79 %). La vente sur les marchés constitue leur principal mode de commercialisation (42 %) devant la vente à la ferme (22 %) et en paniers (10 %).

Contrairement à une idée reçue, en zone périurbaine, l’agriculture n’est pas une réserve de foncier. Elle assure aujourd’hui de multiples fonctions comme des services aux collectivités,  le développement de filières de proximité, la gestion des ressources naturelles ou encore des offres de loisirs.

L’urbanisation est un trait majeur du développement économique et social de la  France. Elle se manifeste principalement par l’expansion des régions urbaines qui intègrent dans leur périmètre un nombre toujours plus grand d’espaces ruraux.

L’agriculture périurbaine représente de grands enjeux pour l’agriculture française car elle constitue une part importante de la production de biens et de services agricoles  et  joue un rôle de laboratoire et un pôle d’innovation.

 

 

       En conclusion, le poids des attentes de la population urbaine, qui peut être parfois irrationnelles, peut également être à l’origine d’effet de mode entraînant des évolutions trop rapides ou pas assez raisonnées sur le monde agricole. L’agriculture périurbaine serait donc dans une situation paradoxale car elle est à la fois attendue et compromise par le monde urbain.

 

 

Bibliographie

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 –          Bonnefoy, Serge.Fedenatur [en ligne]. Association agriculture périurbaine

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 –          Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. [ En ligne ]. Préfet de la région d’Île-de-France, mai 2010, [ consulté le 4.11.13]. Caractéristiques et problématiques de l’agriculture périurbaine en Île-de-France Synthèse. Disponible sur:  http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_synthese_agriculture_periurbaine_IdF_DRIAAF_mai2010_cle4b3131.pdf

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 –          Régnault, Jérôme. Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Île-de-France [en ligne]. Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Île-de-France, 27/04/2006, 21/10/2008, [consulté le 19/11/2013]. Agriculture périurbaine, l’agriculture dans la ceinture verte. Disponible sur: http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/Agriculture-periurbaine-l,205

 –          Réseau rural francais [ en ligne]. MB Résilience, [consulté le 04/12/2013].Etude de cas : l’agriculture péri-urbaine en Ile-de-France. Disponible sur:

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 –          Sédillot, Béatrice.Recul plus marqué des exploitations agricoles en zone urbaine. Agreste Primeur [en ligne]. Avril 2013,Numéro 299 [consulté le 04/12/2013]. Disponible sur: http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur299.pdf

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Essor de la population urbaine: comment la nourrir dans l’avenir?

De nos jours, l’alimentation est un enjeu majeur pour la population urbaine. En effet d’ici 2030 la moitié de la population mondiale vivra en ville. Quelles solutions pouvons-nous trouver pour la nourrir dans l’avenir ? Afin de répondre à cette question, nous nous sommes référées à dix documents.

Nous commencerons par évoquer les conséquences de l’urbanisation sur nos modes d’alimentation. Nous poursuivrons par évoquer le concept de « produire plus et mieux ». Nous finirons par montrer les nouveaux modes d’agriculture urbains.

Urbanisation: vers de nouveaux modes alimentaires?

D’après le tableau ci-dessous de Stéphanie VIALFONT sur greenetvert, la population mondiale a fortement augmenté. En effet en Amérique du nord la population est passée de 172 millions à 405 millions. Le taux d’urbanisation a lui aussi beaucoup augmenté, il est passé de 66 à 87 millions. Celui-ci est donc lié à la croissance démographique. En conséquent, d’ici 2030 il devrait donc fortement augmenter.

 

 

Le centre d’études et de prospectives du ministère de l’agriculture nous montre également que la population mondiale devrait augmenter fortement  d’ici 2050. En effet 50 % de la population vit en ville. Cette augmentation a alors une conséquence sur les modes d’alimentation. Même si en ville le temps de cuisine est réduit, le régime alimentaire est beaucoup plus diversifié qu’à la campagne. Les villes industrialisées ont des déséquilibres alimentaires plus prononcés en raison de l’abondance des produits. Ainsi l’accroissement démographique a entrainé l’urbanisation qui elle-même a entrainé la modification des modes alimentaires.

La sécurité alimentaire pour Stéphanie VIALFONT est une conséquence de l’urbanisation et donc du changement des modes alimentaires. Celle-ci repose sur la mondialisation, ce qui pourrait accélérer d’ici 2030 la mise à l’écart des petits producteurs.

 

Du fait de cette forte urbanisation, nous devons nous efforcer à produire plus tout en produisant mieux.

 Produire plus et mieux. 

         Comme le dit Antoine BOYET, l’essor de l’agriculture urbaine apparaît comme une évidence, un moyen de survie pour les populations en période de récession et de forte crise. On a ainsi pu l’observer dans de nombreux pays de l’Est. D’après l’association Etd, trois idées répondent à la question de la politique alimentaire durable. Il faut tout d’abord préserver les terres agricoles en évitant l’étalement urbain, ainsi que l’utilisation de celles-ci pour les ressources énergétiques. A long terme, ces éléments les feront disparaître même avant le pétrole. Il faut aussi chercher à réduire les fractures sociales entre pays qui survivent et pays qui surconsomment. Pour finir, à l’avenir notre alimentation se devra d’être modifiée en diminuant la consommation d’aliments d’origine animale, ainsi que de réduire le gaspillage. Comme le montre Etd, l’agriculture moderne se décline désormais à la verticale en raison des pressions financières et écologiques. Alors que la population mondiale pourrait dépasser les 9 milliards d’habitants d’ici 2050, la lutte pour les terres cultivables va s’accentuer. Quatre cinquièmes de la population vivront dans des zones urbaines à forte densité.

 

 

         Produire plus et mieux nécessite beaucoup de changements, pour se faire de nouveaux modes d’agriculture urbains se développent.

 

De nouveaux espaces agricoles: une solution? 

Comme nous dit Lise BOURDEAU-LE PAGE et André THORRE, aujourd’hui l’agriculture ne peut pas s’intégrer totalement en ville. Malgré tout l’agriculture urbaine peut contribuer à augmenter les espaces verts en ville. L’avenir de l’agriculture urbaine dépendra donc de l’intégration des fermes aux paysages urbains. Le concept de l‘agriculture urbaine est diversifié. Comme Lisa GIACHINO dans son article, nous montre la conception d’une bergerie sous les hlm. Celle-ci a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives aux habitants de la cité. Ou comme dans l’article de Terrethique, où le but est de faire pousser des légumes à partir de déchets locaux et créer un potager durable et respectueux de l’environnement. Ce potager, qui reproduit des écosystèmes, a plusieurs fonctions : transformer les déchets (restes organiques issus des cuisines ou des espaces verts) en ressources, produire de l’alimentation, et enfin limiter les services que rend la nature comme la récupération de l’eau de pluie pour qu’elle ne sature pas les réseaux d’évacuation. Si le maintien d’une agriculture vivrière dans les espaces verticaux et horizontaux des villes à des vertus écologiques, pédagogiques, symboliques et culturelles certaines, se pose tout de même la question des capacités de l’agriculture verticale (sur les toits) à nourrir la population urbaine. Mais l’agriculture urbaine n’est pas toujours très bien comprise. Dans son article Stéphanie VIALFONT nous expose le fait que pour certains urbains celle-ci ne sert qu’à produire des aliments pour leur consommation. Alors qu’elle concerne bien d’autres activités comme le tourisme, les loisirs…

 

Terrethique

 

Nous pouvons donc conclure que même si la question de l’alimentation pose problème pour l’avenir, des solutions sont en phase de développement. Cependant les urbains ne prennent pas toujours conscience des enjeux de l’agriculture urbaine.

 

 

                                                                Aline MONNEY Aurélie BARTHOULOT

BIBLIOGRAPHIE

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Offre de soins : comment les petites villes s’en sortent-elles?

Les villes de notre territoire ont grandement évoluées en peu de temps, certaines se sont gorgées d’habitants pendant que d’autres se sont vidées. Malgré cette évolution les soins médicaux sont toujours restés très présents et très demandés. Cependant les offres médicales ont malheureusement suivis les grands mouvements de population. Ainsi des déserts médicaux se sont formés délaissant ainsi des grandes régions française. Mais aujourd’hui les petites et moyennes villes abandonnées à elles mêmes innovent et cherchent des solutions pour lutter contre la concurrence de l’offre médicale des grandes villes, mais quelles sont elles? Grâce à 10 documents (présent en fin d’article) nous établirons d’abord un constat du déséquilibre de l’offre médicale entre les petites et grandes villes, puis nous présenterons les raisons de ce déséquilibres et enfin nous montrerons les solutions envisagées.

 

 

Constat de l’offre médicale en France

 

 

Commençons d’abord par établir un constat général de l’offre médicale sur le territoire français. Bien que les médecins en France ne soient pas en sous effectif,c’est leurs répartitions qui pose le plus de problème, selon le rapport de l’AGHL (association national des médecins généralistes et des Hôpitaux locaux) paru dans le magazine de la MSA, la densité de médecin en France est une des plus élevée d’Europe mais c’est bien la mauvaise répartition des praticiens qui crées des déserts médicaux. Dans « le programme malade » de la sécurité sociale et grâce à la découpe du territoire en bassins de vie ( zone dans la-quel un habitant trouve la plus part des services) fait par l’INSEE, nous pouvons mieux étudier les phénomènes sociaux. Ainsi sur les 1916 bassins de vie français 210 ont une densité de médecins inférieur de 30 pour cent à la médiane qui était de 93,3 en 2008 soit un nombre de médecin de 65 pour un bassin de vie mais plus précisément dans une zone à faible densité on trouve 6 médecins généraliste contre 32 en moyennes dans les zones normales. Le constat est le même pour les spécialistes puisque la moyenne est de 85,9 spécialistes pour 100 000 habitants et certains départements comme la Haute Loire ne compte que 28 médecins spécialistes pour 100 000 habitants. Ces déséquilibres ne sont pas arrivés du jour au lendemain ainsi on peut se demander quel sont les origines de ces mauvaises répartitions.

 

 

 Cette carte nous montre bien le déséquilibre entre les régions françaises

Origine du déséquilibre

 

 

Pour comprendre le problème et ses origines, il faut remonter au commencement, c’est à dire lors de la formation des futurs médecins; Selon Yves Mandroux le Numerus Clausus et le Mica y sont pour quelques choses. Le premier limite le nombre d’entrée en fac de médecine alors que le second donne une allocation pour les médecins qui arrêtent avant la retraite. Ces deux mesures réduisent donc considérablement le nombre de médecin et donc limites les possibilités des petites et moyennes villes. Car selon le livres blanc de l’APVF (association des petites villes de France) le peu de médecins qui sortent d’études sont encore moins attirés par les petites villes. De plus, toujours selon cette association, la fermeture des hôpitaux locaux réduit énormément l’offre médicale des petites et moyennes villes. Et les jeunes praticiens sont bien plus attirés par les grandes villes et leurs énormes structures de soins. Le Dr Borée dans son blog met également en évidence que quand on est médecin dans une zone à faible densité, pour les médecins aussi la plupart des services (cinéma, gare,…) se trouve à 1 heure de route. Tout comme les lieux de formations des médecins qui se trouve à plus de 50 km. Ainsi comme on peut le comprendre les petites et moyennes villes ne sont pas des lieux propices pour les jeunes médecins, ainsi ces zones se vident petit à petit. Mais ces zones ne sont pas abandonnées, des solutions existent et des personnes lutent pour qu’elles soient misent en place.

 

 

Solutions possibles

 

 

Aujourd’hui avec les avancées technologique, l’ouverture vers les autres pays et même l’État français donnent aux petites et moyennes villes une multitudes d’ outils pour lutter contre la concurrences des grandes villes. Ainsi le ministères des affaires sociales et de la santé a établie « un pack territoire santé » qui résume en 12 points les principales solutions. Celle qui semble actuellement la plus en vogue est la télé médecine. Ainsi Pierre Simon président de l’association Nationale de Télémédecine voit en cette technologie une solution facile à mettre en place dans les bourgs de notre pays. Selon lui la télémédecine permettrait pour tout habitants du territoire d’avoir un avis médical en un temps très court. De plus elle permettrai une meilleur connexion entre un médecin généraliste et un spécialiste car le patient évitera un rendez vous loin de sa maison et raccourcira son temps de guérison, ou dans les cas d’urgence comme l’AVC la victime évitera des séquelle irréversible grâce au temps gagné. Selon l’APVF (association des petites villes de France) il faudrait s’appuyer sur les hôpitaux locaux. Dans lesquels la télémédecine pourrait être un moyen efficace de communication avec des praticiens de plus grandes structures. Les maisons de santés sont une solutions qui est aujourd’hui beaucoup choisi par les petites villes. Elles sont une alternative au hôpitaux locaux et permettent à différents praticiens de différentes spécialités de se regroupés et ainsi un dentiste , un généraliste, un kinésithérapeute.. vont pouvoir s’installer dans un même bâtiment et peuvent partager les différents fraies. Mais malgré ces différents aménagements certaines villes peinent à embaucher un médecins alors elles se tournent vers des médecins étrangers, ainsi dans l’article du Monde on peu lire que en 2013 9 % des médecins en France étaient étranger et ce nombre est à la hausse ces dernières années. Ces praticiens arrivent pour la majorité de Belgique, Algérie et Roumanie et ils ne rechignent pas à travailler dans les petites villes. Dans le même article on peut également lire que les médecins à la retraite peuvent également être une solution pour les petites villes 20 % d’entre eux sont même encore en activités. Ils permettent ainsi aux petites villes de conserver une offre médicale.

 

 

Toutes ces solutions qu’elles soient technologiques ou Humaine représentent un réelle espoir pour les petites et moyennes villes qui ont les moyens de lutter contre les grandes villes, mais le plus difficiles reste de franchir le pas.. Après avoir fait le constat de la densité médicale en France, nous avons identifiés les origines du problèmes pour enfin arriver aux solutions que les petites et moyennes villes mettent en places pour lutter contre la concurrence de l’offre médicale des grandes villes. Mais elles restent difficiles et couteuse à mettre en place pour les petites et moyennes villes .

 

 

Baptiste Jouillerot

  • Sécurité sociale.Programme « maladie » ,Objectif n°1 : assurer un égal accès aux soins ,2012 [en ligne] (consulté le 12/11/13) disponible sur: http://www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/2010_plfss_pqe_maladie_1_1.pdf
  • Pierre Simon. Pierre Simon : « Comment développer la télémédecine ? Où ? » , Point de vue du Docteur Pierre SIMON, Président de l’Association Nationale de Télémédecine.[en ligne] 17 sept 2010 (consulté le 20/11/13) disponible sur :http://esante.gouv.fr/actus/telemedecine/pierre-simon-comment-developper-la-telemedecine-ou
  • Martin Malvy (président de l’apvf). Pour une approche territoriale de la santé.4éme livret blanc de l’apvf sur l’offre de soins et les hôpitaux des petites villes [en ligne].2013. Disponible sur: http://www.apvf.asso.fr/files/publications/APVF-Livre-blanc-v12.pdf -Yves Mandoux.
  • Pour moi, médecin, le numerus clausus a organisé la désertification. Le Nouvel Observateur[en ligne].2011. Topic santé (consulté le 01/11/13) disponible sur: http://www.rue89.com/2012/11/11/pour-moi-medecin-le-numerus-clausus-organise-la-desertification-236733
  • Guillaume guichard,L’Etat cherche 200 médecin pour peupler les déserts [en ligne]. Le Figaro.fr. 16/08/2013 disponible sur: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/08/16/20002-20130816ARTFIG00445-l-etat-cherche-200-medecins-pour-peupler-les-deserts.php
  • Dr Borée. Fin de partie. Le blog de Borée [en ligne]. 2013. disponible sur : http://boree.eu/?tag=revenu-des-medecins
  • Secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales Direction générale de l’offre de soins (DGOS)
  • 12 engagements pour lutter contre les déserts médicaux [en ligne].2012, actualiser en septembre 2013 disponible sur: http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/pacte_territoire_sante_-_12_engagements_-_pwp.pdf
  • Marie-Luce Gazé Desjardins. Au delà des clivages ville hôpital. Le bimsa (magazine de la msa)[en ligne].12 février 2013. disponible sur:http://www.lebimsa.fr/au-dela-des-clivages-ville-hopital/ -Jérémie Baruch et Laetitia Clavreul.
  • Les médecins retraités et étrangers de plus en plus nombreux.[en ligne] Le Monde.fr rubrique société.2013 disponible sur: http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/06/05/medecins-retraites-et-diplomes-etrangers-contribuent-a-augmenter-le-nombre-de-medecins-recenses_3423919_3224.html
  • Jacqueline de Linares. Que faire pour en finir avec les désert médicaux?.Sciences et avenir.[en ligne] 2013. Disponible sur http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20130604.OBS1916/que-faire-pour-en-finir-avec-les-deserts-medicaux.html

 

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Ville de demain, Ville (plus) durable ?

             À quoi ressemblera la ville de demain ? Comment la réfléchir, la construire, la gérer ? Ces questions sont, aujourd’hui, de plus en plus récurrentes. En effet, des idées de villes durables fleurissent en nombres importants, toutes plus écologiques les unes que les autres. Mais, ville durable n’est pas que synonyme de développement durable. De nos jours, ce terme est relié autant à l’environnement qu’à l’économie, le social, la politique ou le culturel. Ainsi, on peut se demander qu’est-ce que la ville durable et peut-elle être plus durable ? L’étude se portera, dans un premier temps, sur la ville durable d’un point de vue environnemental puis le sujet s’élargira sur un point de vue économique, pour finir sur un point de vue social.

            1. Une vision environnementale

La ville de demain devra prendre en compte le développement durable © Fotolia.com

                     

                    La ville durable est, évidemment, avant tout basé sur une amélioration environnementale. En effet, la recherche sur le développement durable est devenue primordial et s’impose comme l’archétype des sociétés modernes d’aujourd’hui. La France essaie de s’immiscer dans ce domaine et entreprend de rattraper son retard sur les autres nations. Ainsi, notre pays s’inspire de ville comme Stockholm, Hambourg ou Copenhague qui ont pour but un rejet en dioxyde de carbone nul comme l’explique Lucy Montchovy dans son reportage sur France Info.  En France, le gouvernement a instauré les lois « Grenelle de l’Environnement » qui visent à prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable. De plus, le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie met aussi en place des concours comme celui des Ecoquartier ou le projet Ecocité qui consiste à réunir les meilleurs projets et innovations écologiques pour l’amélioration des villes à différentes échelles (villes, quartiers…) avec le plan d’action ville durable. Ce plan d’action à pour enjeu de mettre en valeur des démarches modèle d’aménagement déjà engagées, et à engendrer, de la part des collectivités et de l’ensemble des acteurs de la ville, la réalisation de nouvelles opérations. Ces projets sont donc dans la continuité des Grenelle Environnement.Les enjeux de l’environnement sont intéressants pour tous. De plus, ils permettent une diminution plus ou moins importante des coûts et des dépenses financiers.

 

2. Un regard économique

            L’économie a aussi un rôle important. Effectivement, l’amélioration de l’environnement ne doit pas être considérable financièrement. Par conséquent, pour diminuer les coûts budgétaires, dans l’environnement et le projet ville durable, des entreprises ou personnes s’associent ou alors peuvent se compléter dans différents domaines de spécialités et réduisent alors leurs finances. Par exemple, d’après Olivier Descamps dans Environnement Magazine, plusieurs chaufferies peu volumineuses se sont associées pour optimiser leurs coûts d’approvisionnement en bois déchiqueté, montrant ainsi une importance de l’économie pour des coûts moindre. Un autre exemple, du même auteur, est la mise en place de conteurs calculant les lieux en pertes importantes d’énergie dans des immeubles. Cette initiative est prise par les habitants d’un quartier pour réduire leurs coûts en apport énergétique. En France, le gouvernement a décidé d’un investissement d’1,5 milliards d’euros pour la Recherche et le Grenelle Environnement en 2012. Il a, de plus,  imposé que « pour chaque euro dépensé dans le nucléaire, un euro doit également être dépensé dans la recherche sur les nouvelles technologies de l’énergie », d’après Valérie Pécresse reportant les mots de Nicolas Sarkozy lors de son meeting sur la Recherche et Grenelle Environnement. Néanmoins, l’économie pour l’environnement n’est pas toujours présente. Sandra Moatti, journaliste d’Alternative Économique, le montre bien dans son article sur la construction de maisons passives à 200 000 euros dans la petite ville de Formerie dans l’Oise, maison qui sont donc beaucoup trop cher pour devenir populaire et continuer à se répandre, créant alors une entrave à l’abonnissement de la durabilité des villes. Malgré cela, le développement durable peut révéler une autre caractéristique.

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Nouvelles technologies de l’énergie-nucléaire : équilibre atteint, Ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche

 

3. Une perception social

 

Science Photo Library

Photo : Science Photo Library

                         Face cachée de l’amélioration de la ville durable, le social est devenu un contexte très important aujourd’hui. En effet, de nouvelles alliances voient le jour à l’image d’entreprise telle que Veolia Transdev, Keolis, le SNCF et la RATP dans un même objectif : l’évolution et le perfectionnement de la mobilité en ville. Morgan Boëdec, d’Environnement Magazine, raconte l’illustration de ville de Bordeaux qui a réuni la délégation de Keolis, qui gère le bus et le tram, avec celle d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) d’autopartage. L’association de ces 2 entreprises a donc pu faciliter le quotidien des Bordelais grâce à la mise en place d’abonnement bus-tram-voiture beaucoup plus avantageux pour eux. De plus, ces entreprise ou encore des maires et autres personnes veulent s’intéressent et veulent s’engager dans le projet ville durable mais ne savent pas la façon dont ils doivent s’y prendre. Olivier Descamps de Environnement magazine répond à leur demande à travers un article parlant de personnes qui se réunissent lors des journées nationales annuelles pour débattre sur les différentes technologies pour réduire leur taux d’énergie et sur la façon dont ils seront suivis. Le gouvernement Français démontre, de surcroît, l’efficacité du social lié à l’environnement avec la création d’emplois grâce à l’Économie Social et Solidaire (ESS). Il y a eu, en effet, 444 000 emplois créés dont une partie pour le développement durable grâce à l’ESS.

                  L’idée de ville durable devient donc, effectivement, un projet majeur dans la plus part des agglomérations. La France rattrape son retard, petit à petit, sur les autres pays qui d’ici quelques années auront leurs propres villes autonomes écologiquement et socio économiquement, donc, leurs propres villes durables. Ainsi, la ville peut donc toujours être plus durable grâce aux nouvelles technologies écologiques et jusqu’à ce qu’elle soit autonome à 100% dans tous les domaines possibles.

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 Les 3 piliers du développement durable, irva

Jérémy Bouriot

Bibliographie

 

 

Boëdec, Morgan. L’intermodalité travaille ses articulations. Environnement magazine, décembre 2012, n°1713, p. 78-79.

Descamps, Olivier. L’autonomie énergétique en réseau. Environnement magazine, décembre 2012, n°1713, p. 74.

Gendron, Corinne et Gagnon, Christiane. Développement durable et économie sociale : convergences et articulations. Université du Québec à Montréal, 2004. 44 p.

Gouvernement Français. Portail du gouvernement [en ligne]. SIG, 24 juillet 2013, 24 juillet 2013 [consulté le 28 novembre 2013]. Allier performance économique et utilité sociale avec l’économie sociale et solidaire. Disponible sur: http://www.gouvernement.fr/gouvernement/allier-performance-economique-et-utilite-sociale-avec-l-economie-sociale-et-solidaire#infographie

Le Fur, Rémi. Une ville durable pour demain. Environnement et Technique, mai 2011, n°306, p. 45-48

Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie [en ligne]. 1 février 2010, 4 juillet 2012 [consulté le 26 novembre 2013]. Le plan d’actions ville durable. Disponible sur : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-plan-d-actions-Ville-durable.html

Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie [en ligne]. 2 février 2011, 24 janvier 2012 [consulté le 26 novembre 2013]. La ville durable. Disponible sur : http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-ville-durable,21438.html

Moatti, Sandra. La ville durable un vrai chantier. Alternative Economique, décembre 2006, n°253, p. 56-68

Montchovi, Lucie. Ville durable, Ville de demain. In France Info [en ligne]. 23 septembre 2013, 24 septembre 2013 [consulté le 27 novembre 2013]. Disponible sur : http://www.franceinfo.fr/economie/ici-comme-ailleurs/ville-durable-ville-de-demain-1147569-2013-09-23

Pécresse, Valérie. Recherche et Grenelle de l’Environnement : engagements dépassés. In Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche [en ligne]. Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, 20 octobre 2009, 21 octobre 2009 [consulté le 4 décembre 2013]. Disponible sur : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid49292/recherche-et-grenelle-de-l-environnement-engagements-depasses.html

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Architecture moderne et qualité environnementale : mariage forcé ou réfléchi ?

Cette problématique, dans l’air du temps, n’aura jamais été si importante. A l’heure où l’actualité nous parle de développement durable, qu’appelle-t-on par architecture moderne et qualité environnementale ? Comment, à travers ces deux composantes, les villes du monde entier sont-elles en constante mutation ? Comment construire sans pour autant détruire l’environnement ? Et surtout comment faire d’un bâtiment, un exemple moderne et écologique à la fois ?

Pour commencer, nous nous intéresserons à l’architecture moderne à travers une définition, qui permettra à tous de comprendre en quoi elle consiste et nous évoquerons les différents matériaux écologiques utilisés lors de la conception des bâtiments. Puis nous aborderons la qualité environnementale en la définissant brièvement et en exposant les différentes normes qui la compose. Et enfin, nous verrons à travers quelques exemples si oui ou non l’architecture moderne est synonyme de qualité environnementale.

L’architecture moderne, l’avenir de la construction :

L’architecture moderne met en place des pratiques réduisant les effets néfastes d’un bâtiment sur son environnement tout en prenant soin de ses usagers. La mise en place d’une architecture durable ou moderne est faite par un ensemble de techniques, de méthodes de gestion, de matériaux sélectionnés afin de maîtriser la consommation d’énergie en particulier.

Mais qu’est-ce que « l’architecture moderne » ?

L’architecture moderne ou contemporaine est par définition l’architecture réalisée de nos jours.

  • La maîtrise d’énergie :

La maîtrise de la consommation d’énergie d’un bâtiment est le noyau d’une architecture durable. De nombreuses actions permettent de diminuer les pertes énergétiques comme :

– L’isolation thermique : c’est le moyen le moins coûteux et le plus efficace pour réduire la perte de chaleur en hiver et inversement, garder la fraîcheur l’été.

– L’orientation du bâtiment : favorise l’utilisation d’énergies naturelles (énergie solaire à travers les fenêtres) et d’ainsi minimiser les pertes d’énergie.

– La forme du bâtiment : un bâtiment tout en hauteur diminuera les pertes de chaleur contrairement à un bâtiment tout en longueur.

– La récupération de chaleur : grâce à des dispositifs thermodynamiques permettant des échanges de chaleur entre deux milieux différents de températures différentes (pompes géothermique)

– La production d’énergie : elle est réalisée par des panneaux solaires photovoltaïques (voire cellules photovoltaïques), des chauffe-eau solaires, des éoliennes domestiques. Selon le bâtiment, certaines technologies permettent d’atteindre l’équilibre énergétique ou un bilan énergétique positif.

 

Schéma d’un bâtiment passif, l’architecture durable passe avant tout par la maîtrise de l’énergie.

L’utilisation de matériaux écologiques est indispensable dans la construction moderne afin de continuer dans l’optique de protection de l’environnement. Ces matériaux qui ne nuisent pas à l’environnement lors de leur production sont : le bois, la pierre, la terre cuite, les fibres végétales, la laine de verre, la ouate de cellulose. Ils sont plus écologiques que les matériaux synthétiques. L’architecture moderne est associée à la qualité environnementale notamment par les matériaux utilisés qui s’insèrent dans les normes de haute qualité environnementale.

La qualité environnementale, un enjeu réglementaire :

La qualité environnementale est aujourd’hui un enjeu primordial dans tous les secteurs d’activités ainsi que pour toutes personnes : particuliers ou professionnels soucieux de l’environnement. C’est dans un besoin constant de préserver nos ressources naturelles que cette expression s’est imposée. C’est ainsi que différentes normes ont été créés dans le domaine de la construction.

Mais qu’appelle-t-on qualité environnementale ?

La qualité environnementale est un concept qui regroupe des choix concrets pour la société : normes, respect de l’environnement, développement durable mais aussi la qualité de vie.

Voici ci-dessous un aperçu des normes les plus importantes :

  • La démarche HQE :

La Haute Qualité Environnementale (HQE) propose un cadre de travail commun pour les différents professionnels du bâtiment. Cette démarche aide les professionnels dans le domaine de la construction, de l’exploitation, de la rénovation des bâtiments ainsi qu’à l’aménagement de quartiers. Son objectif est le suivant :

–  Réduire les impacts des bâtiments sur l’environnement depuis la construction jusqu’à la destruction tout en se mobilisant pour la bonne santé et le confort des usagers.

Elle fut initiée dans les années 1990 par l’Association HQE. La démarche HQE est en réalité un ensemble de normes pour la conception d’un bâtiment basé sur le développement durable.

  • La performance environnementale d’un bâtiment (PEB) :

C’est une norme française, européenne et bientôt internationale qui évalue les projets de construction. Elle a pour objectif de prendre en compte les grands enjeux environnementaux d’un bâtiment inscrit dans une démarche de développement durable.

La PEB valorise la démarche HQE en la quantifiant grâce à des indicateurs.

La qualité environnementale fait donc partie intégrante du développement durable, elle est en lien à la fois avec l’environnement et la construction.

Quelques exemples :

  • Collège « Les 3 provinces » à Fayl-Billot (Haute-Marne).

Collège des trois provinces, Fayl Billot.

Comme le dit Dorothée Laperche, ce bâtiment est respectueux de l’environnement, en effet il a été construit selon la démarche HQE et il est en intégration avec le paysage. Les architectes ont voulu créer une transparence entre l’intérieur et l’extérieur du collège. Les espaces communs (CDI, préau, salle d’étude, foyer…) sont orientés vers la cour et les salles de cours ont chacune une façade de verre regardant vers la campagne. Au cœur du collège, un passage a été créé avec des espèces tropicales permettant aux élèves de se sentir bien, dans la nature…

La construction et les matériaux ont été choisis de manière à diminuer les nuisances sonores et assurer la durabilité des locaux. Le bâtiment est construit à base de matériaux écologiques comme des panneaux à ossatures bois et des briques de terre cuite. Le chauffage est assuré par une chaudière à bois de 750 kW et l’isolation du bâtiment est assurée par un double vitrage qui permet une faible émissivité avec vide d’argon. Ces systèmes de chauffage, d’isolation et les prises d’air de la centrale de traitement d’air raccordées à un puits canadien  permettent un gain de plus ou moins 7°C par rapport à la température extérieure.

  • La cité des Arts de Besançon

L’architecte Kengo Kuma et son équipe ont travaillé dès le début sur le projet de la cité des arts afin de faire de celle-ci un bâtiment basse consommation de très haute qualité : panneaux photovoltaïques, pompe à chaleur, isolation, matériaux, conception, confort… La ville de Besançon et l’équipe d’architectes exigeaient avant tout de la qualité en ce qui concerne la fonctionnalité, l’architecture et l’énergie. La cité des arts obtient le label BBC Effinergie et même la certification HQE (haute qualité environnementale). La cité des arts est le premier équipement culturel de cette ampleur aussi exemplaire et labellisé en France.

La sobriété énergétique a été le fil conducteur du projet. La disposition de toutes les pièces a été réfléchie, en tenant compte des heures d’utilisation, des apports du soleil, en privilégiant l’ouverture des fenêtres plutôt que les VMC (ventilation mécanique contrôlée)… L’isolation a été aussi renforcée, y compris pour le bâtiment en briques.

Deux autres éléments rendent le projet exemplaire : les 1 300 m² de panneaux photovoltaïques sur la toiture et la pompe à chaleur utilisant la nappe phréatique du Doubs. Cette pompe à chaleur réversible permettra de réchauffer ou rafraîchir l’air, en complément de la ventilation naturelle.

Cité des Arts de Besançon, source : France 3

  • L’éco-quartier :

Un éco-quartier est un ensemble de lieu d’habitation où la qualité de vie est réfléchie afin de limiter l’empreinte écologique. Celui-ci s’insère dans les principes du développement durable qui sont les suivants :

– Promouvoir une gestion responsable des ressources,

– S’intégrer dans la ville existence et le territoire qui l’entoure,

– Participer au dynamisme économique,

– Proposer des logements pour tous,

L’éco-quartier s’appuie donc sur les ressources locales aussi bien paysagères, urbaines, humaines ou environnementales. Un éco-quartier est un modèle, il permet de réinventer la ville.

 

Grille éco-quartier 2010-2011, source : Ministère du développement durable

 

A travers ces différentes parties, nous pouvons en conclure que la qualité environnementale est une obligation dans la conjoncture actuelle, afin de conserver les ressources qui sont de plus en plus menacées de disparaître. Ce développement de la construction écologique répond et s’adapte à une demande mondiale constante et volontaire d’une avancée vers un monde plus propre…

Anaïs Champenoux et Noémie Cucuel.

Bibliographie

 

– Architecte-bâtiments, 25 Avril 2012. Disponible sur : http://www.architecte-batiments.fr/l-architecture-durable-en-pratique/

– Architectes.org, PDF : La construction moderne, c’est la construction écologique, INFIS, 2000, p. 7-10

Disponible sur : http://www.architectes.org/developpement-durable/documentation/copy_of_la-construction-moderne-c-est-la-construction-ecologique

– CHI de Vesoul. PDF : « Un hôpital durable », 2009, p. 8

Disponible sur : http://groupe-6.com/media/files/4dc3d0606a598Groupe-6_Vesoul_CH.pdf

– Cité des Arts de Besançon. 2013.

Disponible sur : http://www.citedesartsetdelaculture.fr/

Dufrasnes, Emmanuel. Vers un habitat durable. Environnement et technique n°247, juin 2005, p. 25-31.

– FDES, 2011.

Disponible sur : http://fdes-eco-construction.com/

Laperche, Dorothée. Les 3 provinces : collège HQE. Environnement et technique n°250, octobre 2005, p. 18

– Maes, Pascal. Démarche HQE. Environnement et technique n°257, juin 2006, p. 18-19

– Mairie de Changé. Rubrique : eco-lotissement, eco-quartier, eco-ville.

Disponible sur : http://www.change53.fr/urbanisme-et-developpement-durable_eco-lotissement-eco-quartier-eco-ville.htm#.uotaedjfxto

– Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie [en ligne]. Mise à jour le 11/12/13.

Disponible sur : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Eco-construction-.html

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