L’éducation et les voyages humanitaires

Une mission humanitaire permet d’apporter une aide à des populations sinistrées, pauvres ou confrontées à des guerres. Elle a pour principe de promouvoir le respect de l’être humain, son bien-être et son bonheur ainsi que d’améliorer la condition des hommes. L’aide apportée peut être par exemple une action sur l’éducation. En effet, l’éducation est la base du développement d’un pays. Mais plusieurs facteurs freinent son amélioration comme la pauvreté des pays, le manque d’infrastructures, les inégalités sociales,… Bien que l’aide humanitaire soit généralement bénéfique pour les pays, certains aspects de ces voyages restent encore négatifs. Ainsi il peut être intéressant de s’interroger sur les limites des voyages humanitaires en matière d’éducation. Une première partie traitera les aspects positifs du voyage humanitaire, une deuxième les côtés néfastes puis une dernière appuiera les conséquences politiques, économiques et sociales de l’éducation.

 Les bienfaits du voyage humanitaire

Partir en voyage humanitaire permet aux pays en difficultés une aide au développement. L’un des points à améliorer pour les intervenants est  l’accès et la qualité de l’éducation. En effet, une scolarisation bien adaptée est un moteur à la croissance. Mais dans les pays du Sud, encore beaucoup trop d’enfants ne sont pas scolarisés. C’est pourquoi l’un des objectifs des voyages humanitaires est d’augmenter la fréquentation de l’école par les enfants et ainsi contribuer au développement. Pour ce faire les organismes humanitaires organisent des programmes de reconstruction d’infrastructures, de développement de programmes scolaires adaptés… Les intervenants ont pour rôle d’apprendre aux enfants locaux à lire et à écrire dans leur langue natale, pour qu’ils puissent participer à la croissance du pays. L’école doit être en mesure de dispenser des notions de santé et d’agriculture. Ainsi que d’apprendre aux locaux à utiliser l’eau sans la gaspiller. C’est pourquoi les programmes scolaires les plus adéquats sont en synergie avec la culture locale et avec les besoins de chaque pays. «  l’Unicef défend un concept d’école communautaire, capable de dispenser des repas, des soins et des conseils de nutrition, d’alphabétiser les parents et de les impliquer dans la gestion du matériel et dans le contenu des cours ». Les élèves ainsi formés peuvent contribuer à l’évolution des états. Les humanitaires s’appuient sur ces principes pour développer une éducation efficace. Ces écoles apportent d’indiscutables bénéfices aux populations concernées en termes de santé publique ou d’accès à la citoyenneté. De plus la scolarisation permet de protéger les enfants de l’exploitation à laquelle ils sont souvent victimes. Mais malgré les avantages de l’intervention des pays du Nord vis-à-vis des pays en voie de développement, il reste encore des points à améliorer.

 Les limites du voyage humanitaire

En effet, bien que les humanitaires jouent un rôle important pour les pays du Sud, leurs interventions ne sont parfois pas de qualité. Dans ce cas leurs actions sont plus négatives que positives. Dans certaines classes, la langue enseignée est la langue de l’instituteur et non pas celle des locaux. Ainsi, les enfants apprennent le français ou l’anglais par exemple, avant de maîtriser leur langue natale. Il leur est donc difficile d’intégrer ce qui leur est enseigné. D’où un manque d’intérêt pour certains élèves qui se traduit par une baisse des résultats scolaires puis par un abandon de l’école. Encore dans de nombreux pays le système scolaire est basé sur le modèle des pays du nord. Par exemple, l’enseignement laisse une place trop importante aux mathématiques, aux sciences et aux langues étrangères. Ces programmes scolaires  ne sont pas adaptés pour des pays en voie de développement. De plus, avec la gratuité de l’école, de plus en plus d’enfants sont scolarisés. Ce qui serait un point positif si le nombre d’enseignants avait lui aussi augmenté, ce qui n’est pas le cas. Les salles de classes se retrouvent alors surchargées. Le ratio est en moyenne de 50 élèves pour un professeur. Par conséquent, même si de plus en plus d’enfants vont à l’école, l’enseignement prodigué n’est pas toujours de bonne qualité. Pour réduire ce problème de manque d’enseignants, les Etats privilégient du personnel moins qualifié, moins formé et moins rémunéré que les instituteurs titulaires. Ceci à « un impact sur la qualité de l’enseignement. Si certains compensent par leur motivation, d’autres n’ont tout simplement pas le niveau nécessaire. «Cela a un impact sur la pédagogie, à laquelle ils ne sont pas formés, et contribue au décrochage de nombreux élèves.» Voyons quelles sont les conséquences sur le plan politique, économique et social de l’accès à l’éducation.

 Les conséquences économiques, sociales et politiques de l’éducation

Conséquences politiques

L’éducation est nécessaire au développement d’un pays et à l’émancipation des personnes qui y résident. Certaines associations viennent en aide aux pays en voie de développement dans ce domaine. Ceci entraîne de nombreuses conséquences économiques, sociales et politiques … Même s’il existe des pays démocratiques avec un taux de scolarité faible et inversement des pays sous un régime totalitaire dont le taux de scolarité est élevé il est établi que l’éducation favorise la démocratie. A travers l’UNESCO, l’ONU enseigne l’esclavagisme transatlantique, l’holocauste et d’autres formes de génocide qui ont pour but d’aider les apprenants à être pus vigilants en ce qui concerne les gouvernements totalitaires. Une étude menée en Afrique Subsaharienne a démontré que l’accès à l’école primaire sensibilise les populations à la démocratie. «Les personnes en âge de voter qui ont suivi des études primaires sont 1.5 fois plus susceptibles de soutenir la démocratie que les personnes qui ne sont pas instruitesCelles qui ont suivi des études secondaires sont 3 fois susceptibles de soutenir la démocratie. Plus les études sont longues, plus les connaissances au niveau politique sont importantes par la diffusion (internet ou autres supports d’informations) des idées et des valeurs venant d’autres pays. L’éducation est donc un rempart à l’autocratie. Elle contribue aussi au changement des idéologies des personnes dans le domaine social en promouvant l’égalité des sexes , en permettant l’amélioration des conditions de vies des populations et en abaissant le taux de mortalité infantile.

Conséquences sociales

Il faut savoir que près de 50 % des élèves non scolarisés sont des filles. L’éducation leur permettrait d’obtenir un emploi, de se prendre en charge et ne pas avoir à dépendre de leur mari: Elle joue donc un rôle très important quant à l’indépendance de la femme. La connaissance des effets du VIH/SIDA ainsi que les précautions à prendre pour ne pas être au contact de la maladie demande la mise en place de structures spécifiques d’informations. Établir un «planning familial» comme en France serait une solution. La médecine seule ne peut empêcher la propagation du VIH/SIDA, l’éducation sexuelle non plus, cependant la conjugaison des deux et/ou l’éducation peuvent la freiner. 81% des femmes qui ont eu une scolarisation primaire et qui sont passées au niveau supérieur ont connaissance des risques encourus lors d’un rapport sexuel non protégé contre 59% sans informations. De plus, par l’éducation le nombre d’enfants par femme est réduit. « Au Mali, par exemple, les femmes qui ont suivi des études secondaires ou supérieures ont en moyenne trois enfants alors que celles qui n’ont pas été scolarisées ont en moyenne sept enfants ». La mortalité infantile diminue elle aussi. En effet, les femmes sont plus informées sur les infrastructures mis à leur disposition pour accoucher, sur les maladies qui peuvent toucher leurs nourrissons et prennent des mesures «hygiéniques» pour s’en occuper. La mise en place d’une éducation de qualité est donc un moyen de lutte privilégié face à de nombreux problèmes sociaux. L’éducation réduit également la pauvreté et  promeut la croissance économique.

Conséquences économiques 

 Les plus forts rendement de l’éducation sont observés dans les pays à faible revenu : une année de scolarisation supplémentaire se traduit par une augmentation de 10 % du revenu. Plusieurs pays ont introduit un système de bourse lié à l’assiduité à l’école. L’éducation peut également stimuler la croissance économique. Une étude menée sur 50 pays entre 1960 et 2000 a montré qu’augmenter d’un an le nombre d’années d’études moyen dans la population faisait augmenter le PIB de 0,37 % par an. L’amélioration des capacités cognitives qui en résulte a un effet nettement supérieur, et l’effet combiné est d’augmenter le PIB de 1 % par an. En faisant progresser la productivité des pauvres, une éducation plus équitable peut faire augmenter la croissance globale ainsi que la part de la croissance qui profite aux personnes se trouvant au-dessous du seuil de pauvreté.

Conclusion

Nelson Mandela a déclaré que «l’éducation est l’arme la plus puissante que nous puissions utiliser pour changer le monde». L’éducation est donc un important facteur d’évolution  économique, social et politique en agissant sur des problèmes tels que l’égalité des sexes, la réduction de la pauvreté, de l’analphabétisation, de la mortalité infantile, de la progression du VIH/SIDA et de l’amélioration la santé maternelle.  Si pour certains pays l’école est accessible à tous, nombreux sont encore les enfants qui n’y ont pas accès, Le manque d’infrastructures, de matériels (livres, crayons, ardoises, tableaux…), le nombre excessif d’élèves (parfois 50 par classe pour un professeur) ou encore de personnels non qualifiés bloque le système éducatif ce qui à pour conséquence l’arrêt précoce de l’école par la plupart des élèves en échec scolaire. Le personnel non qualifié s’explique par le fait que l’augmentation du nombre de professeurs ne suit pas celui des élèves, de ce fait les enseignants contractuels sont envoyés pour venir en aide à ces pays mais ne s’adaptent pas au milieu où ils sont et exercent mal leur métier. Le problème des infrastructures et du manque de matériel s’expliquent par la pauvreté du pays.  L’évolution du pays est menacée si nous n’arrivons à briser ce cercle vicieux, c’est pourquoi des remises de dettes ont été instaurées dans le but de mettre l’argent de la dette dans le domaine éducatif, il faudra voir par la suite si cet accord a été respecté par tous les pays concernés.

 Bibliographie

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