La réglementation environnementale… un vrai instrument?

Le gouvernement français en collaboration avec l’Assemblée Nationale ont mis sur la table des objectifs pour 2030. Dans dix ans, il faudra avoir réduit de 50% les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cet objectif nous ramène à un état de changement socio-économique vers des systèmes de production plus respectueux de notre environnement. C’est un sujet qui devrait préoccuper chacun d’entre nous car il suppose de changer nos modes de vie et de production.

Centrale Électrique, Énergie, Électricité

Centrale thermique; Source: Pixabay

Est-ce-que cela est possible?

Prenons le cas de l’industrie agroalimentaire, un secteur très important en France avec un chiffre d’affaire annuel de 212 milliards d’euros. Elle regroupe 54 450 entreprises employant 574 494 salariés. Nous pouvons nous demander : dans quelle mesure l’innovation dans l’industrie alimentaire française est-elle importante pour respecter les exigences environnementales actuelles ?


1/ POURQUOI RESPECTER LES EXIGENCES ENVIRONNEMENTALES

  • Tout d’abord, pour le bien de la planète

Depuis les années 60, l’empreinte écologique de l’humanité a plus que doublé, parallèlement à l’amélioration de la qualité de vie des populations (hygiène, santé, espérance de vie, recul de la pauvreté…). Les pays les plus développés et donc les plus riches sont ceux qui ont l’empreinte écologique la plus forte. Ce niveau de consommation est seulement possible par l’appropriation d’une part des ressources d’autres pays et/ou en détruisant une partie de notre environnement.

Nous vivons un changement climatique très important, en effet la qualité de notre air ne cesse de diminuer et nos réserves d’eau douce s’épuisent. Si tous les habitants de la planète vivaient comme un français moyen, il faudrait presque 3  planètes !

  • Puis, pour les retombées économiques

Pour une grande partie des entreprises agroalimentaires, comme pour les autres, l’élément déclenchant l’innovation environnementale résulte d’abord d’objectifs internes de réduction des coûts (Hypothèse de Porter). Cette  innovation est appelée proactive et est particulièrement mis en avant par les grandes groupes et plus généralement par ceux de première transformation des matières premières agricoles : industrie du lait, travail des grains, fabrication d’huiles et graisses ou d’aliments pour animaux.

A l’inverse il existe l’innovation réactive qui vise simplement à se mettre aux normes afin de respecter la réglementation, on parle alors d’ innovation réactive. L’objectif de ses normes est pour la plupart du temps de réduire l’empreinte écologique car l’industrie française est très gourmande en ressources.

  • Enfin, pour l’image renvoyée aux consommateurs

Les innovations environnementales permettent aux entreprises de se differencier les unes des autres en créant de nouveaux marchés. Les changements de packaging qui ne s’accompagnent pas d’une modification des fonctionnalités ou les produits de l’agriculture biologiques peuvent être un exemple d’innovations environnementales qui aident les consommateurs à differencier les produits qui respectent l’environnement, dans un même marché.

Étiquete qui permet de distinguer les produits de l'agriculture biologique

Logo Agriculture Biologique; Source: Ministère de l’agriculture

2/ LES INNOVATIONS MISES EN PLACE 

  • Lesquelles, par qui et pour quand

Le plus gros acteur dans cette démarche est l’Europe, en effet elle ne cesse de lancer des initiatives tel que le projet « PEFMED ». Celui-ci a été lancé en Septembre 2016 et prend fin  en Avril 2019. Il rassemble 10 gros partenaires de 6 pays européens tel que l’ ANIA (France) ou encore la FIAB (Espagne). Le budget du projet est de 4.5 million d’euros.

« Life render » est un second projet très intéressant lancé en 2017 et toujours d’actualité. Celui-ci vise à promouvoir la mise en oeuvre de la méthode PEF (Empreinte Environnementale des Produits) dans le secteur laitier européen. Il rassemble 8 gros partenaires, qui souhaitent désormais agrandir le projet à l’ensemble des aliments et boissons vendu en Europe.

  • Leurs objectifs

L’objectif du projet « PEFMED » est de soutenir les entreprises alimentaires dans l’application du PEF. Le projet consiste tout d’abord à évaluer la faisabilité du PEF dans 9 régions méditerranéennes et à affiner les méthodologies déployées. Ensuite, il proposera pour chaque secteur alimentaire des stratégies marketing et/ou des solutions d’éco-innovation afin de maintenir la compétitivité des entreprises au regard de leur impact environnemental.

L’objectif du projet « Life render » est de promouvoir la mise en œuvre du principe EPP (Empreinte Environnementale du Produit) au niveau européen en tant qu’outil clé pour évaluer et communiquer la performance environnementale au cours du cycle de vie aux consommateurs professionnels et aux parties prenantes.

En ce qui concerne les réglementations leurs buts sont principalement le recyclage des déchets, de l’eau et des matières premières, la réduction de la pollution des sols, de l’eau ou de l’air.

Pour 34 % des entreprises, le bénéfice environnemental de l’innovation se situe également au stade de l’utilisation du produit par le consommateur. Le recyclage du produit après utilisation et la mise en place d’une économie circulaire est alors la caractéristique la plus souvent avancée. Il concerne 19 % des innovations des produits présentant un bénéfice environnemental très important.


  • CONCLUSION

Nous pouvons donc nous dire que les entreprises agroalimentaires françaises de par un grand nombre de réglementation sont forcées de respecter certaines exigences environnementales. En effet, à l’heure actuelle il est important de réagir et de trouver des solutions pour limiter l’impact de l’homme sur la planète. Néanmoins, certaines entreprises font le choix d’ innover en matière d’écologie car cela leurs permet par exemple de réduire leurs coûts de productions en matières premières. De plus, une partie des ces innovations permettent de montrer une bonne image de l’entreprise au

près de ses clients et se différencier de la concurrence, donc de créer de nouveaux marchés. Nous voyons que certains projets cherchent à améliorer la situation. Mais est-ce suffisant pour atteindre les objectifs fixés en France et dans le monde ?

BEAUBOIS Basile et FERNÁNDEZ MARTÍNEZ Pelayo

  • BIBLIOGRAPHIE

Gallaud Delphine, Martin Michel, Reboud Sophie et al., « La relation entre innovation environnementale et réglementation : une application au secteur agroalimentaire français », Innovations, 2012/1 (n°37), p. 155-175. DOI : 10.3917/inno.037.0155. URL : https://www.cairn.info/revue-innovations-2012-1-page-155.htm 

ANIA ( Association Nationale des Industries Alimentaires),Projet de recherche / Développement durable, 2019. Disponible sur : https://www.ania.net/espace-pro/innovation/projets-de-recherche/developpement-durable

AGRESTE,Fabienne Rosenwald. “L’Agroalimentaire innove en faveur de l’environnement”. Agreste Primeur n°269 publié en Novembre 2011. Disponible sur :  http://37.235.92.116/IMG/pdf_primeur269.pdf

CCSD, HAL INRIA,Fort Fatiha,HAL INRIA,Temri Leila,  Services déconcentrés d’appui à la recherche – Montpellier, “Processus d’innovation environnementale dans les PME agroalimentaire”. Publié en Juin 2010. Disponible sur :  https://hal.inrae.fr/hal-02757535/document 

Ambec Stefan, CCSD, HAL INRA, “L’innovation au service de l’environnement et de la performance économique”. Publié en Février 2008. Disponible sur : https://hal.inrae.fr/hal-02663296/document 

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