En quoi l’hygiène de vie chez les adolescents ne laisse-t-elle aucune place à la pratique d’une activité physique?

Dans différentes sociétés, les individus sont considérés tel des enfants ou tel des adultes. Parfois on parle de rituel de passage qui nous indique que l’enfant a grandi et que c’est un adulte. Le modèle occidental a créé cette catégorie. L’adolescence, d’un point de vue psychologique, se défini par un processus de séparation et d’individualisation. L’adolescent se « sépare de ses parents », pour construire sa propre identité, afin d’acquérir une autonomie sur des plans psychologiques, moral et financier. Néanmoins, à travers cette période transitoire, il est essentiel de prendre soin de son hygiène de vie. Nous avons constaté d’après de nombreuses études que l’hygiène de vie n’est pas toujours une priorité, puisque 4 adolescents sur 10 ne seraient pas suffisamment actifs et la moitié ne respecte pas le temps d’activité recommandés d’après les spécialistes. Cette proportion serait en augmentation depuis des décennies. C’est alors que nous nous sommes posé la question suivante :

« En quoi l’hygiène de vie des adolecents ne laisse t’il aucune place à la pratique d’une activité physique ? »

Dans une première partie nous expliquerons les différents facteurs pouvant dégrader l’hygiène de vie des adolecents.
Dans une seconde partie nous évoquerons les conséquences d’une hygiène de vie non optimale et les troubles psychiques.
Nous emmétrerons une parenthèse sur les bienfaits du sport chez les adolecents afin de conseiller la pratique d’une activité physique.

I) Les facteurs qui altèrent l’hygiène de vie

A) Ecrans : une menace pour les adolecents

1.1) Un point sur l’utilisation des écrans

Les jeunes sont ultra-connectés. En effet, en France, en moyenne, il y a 9,7 écrans par foyer. Une présence de l’informatique au sein des familles, conséquente puisque, 77 % des adolecents ont leur propre smartphone, l’année dernière cela représentait environ 68%. L’utilisation des écrans les rends sédentaires, et ils ont du mal à s’en défaire Derrière ses chiffres se cachent une réalité sombre lié à la perte de sommeil.

1.2) Des outils qui perturbent le sommeil

Résultat d’images pour écrans sommeil

Les personnes qui utilisent des écrans avant le couché, ont des difficultés à s’endormir, la fatigue accumulée en semaine demande un besoin de récupération qui nécessite un sommeil plus long le week-end. La dette de sommeil concerne 30% des adolecents, les médecins conseillent d’avoir 9 heures de sommeil par nuit, le compte en est bien loin.

De manière scientifique, l’explication rationnel de cette perte de sommeil est dû à la lumière bleue des écrans qui influence l’horloge biologique des humaines puisqu’elle active cent fois plus les récepteurs photosensibles non visuels de la rétine, que la lumière blanche du jour. Ce qui altère fortement la qualité du sommeil.

B) Consommation de tabac : un retour à la hausse

Les résultats de la dernière enquête Escapd mené auprès des jeunes français de 17 ans indique une prévalence du tabagisme quotidien entre 2008 (29%) et 2011 (32%), mais néanmoins une baisse de l’expérimentation passant de 71% à 68%. Dans la tranche d’âge est 15- 19 ans, la répartition de consommation est équilibrée selon le sexe (33% des garçons et 30% des filles de 17 ans en 2011) qui était respectivement 30% et 28% en 2008). La consommation de tabac chez une génération très jeune, puisqu’à 15 ans plus de la moitié des jeunes qui ont déjà expérimenté le tabac (56 %).   Le baromètre de la santé en 2005 indique que lorsque le jeune ne vit plus avec ses parents, il y a 2 fois plus de fumeur et 2 fois plus de chance que l’adolescent fume si ses parents sont séparés. Le tabagisme dépend notamment des revenus financiers ou la situation professionnelle.

Il y a un lien entre le tabagisme et les troubles alimentaires qui a été justifié surtout chez les femmes puisque 28 % de fumeuses, 70 % de celles qui ne présentent aucun des 3 troubles et 29 % chez les 14 % présentant un seul trouble.

C) L’Alimentation : au-delà- des préjugés

L’étude du rapport à l’alimentation des 15-30 ans nous informe que lors de cette phase de notre vie, nous vivons des changements qui bouscule nos habitudes alimentaires. Il y a 51% de cette catégorie qui déclarent manger de manière excessive de temps en temps et 91% vont régulièrement dans des fast-foods. Le snaking (restauration rapide) répond à un besoin de rapidité et de nomadisme qui est un fait de société. Le petit déjeuner perd son importance et son équilibre puisqu’environ 68% des 15-30 ans prennent seulement une boisson et 82% prennent un sandwich à midi.

En revanche, les adolecents peuvent aussi veiller à leur alimentation ou faire du sport, la moitié des jeunes prennent du plaisir à consacrer du temps à élaborer des repas. Ce qui est encourageant. De plus les jeunes restent pour la plupart (89%) fidèles aux règles alimentaires familiales en prenant les repas à des heures régulières. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur notre modèle français qui perdure grâce à la jeunesse.

D) L’alcool : prendre des résolutions

L’alcoolisme des jeunes est un problème majeur de santé publique. En effet, une enquête internationale ESPAD*, la part des consommateurs réguliers (plus de 10 fois en trente jour) chez les garçons de 16 ans, serait passé de 10 à 18% entre 2003 et 2007 et pour les filles, de 5 à 9%. Malheureusement la consommation d’alcool est touche de plus en plus les préados. Selon une enquête internationale HBSC** qui réunit l’ensemble des jeunes provenant des pays européens et au Canada. A 11 ans, 59% ont déjà consommés et à 13 ans 72%.  D’après le docteur Jean-Pierre Benoît qui est un médecin psychiatre, il perçoit cette consommation comme « Une nouvelle façon de s’amuser, un jeu, presque une compétition ». Et perçu par les jeunes, l’alcoolisme se justifie pour les adolecents sur le pessimisme lié à leur avenir professionnel, la peur de l’échec scolaire, l’alcool provoque du plaisir et permet s’évader du quotidien et des tracas.

Nous pouvons ajouter que les producteurs d’alcool sont en parties responsable de ces résultats. Les industriels vont valoir leur produit avec un marketing ciblé et attractif avec une forte communication. Les « happy hour » est un exemple typique, en clair les bars proposent des tarifs réduits pour les étudiants. Mais encore, les marques d’alcools peuvent sponsorisés des festivals des concerts ou les jeunes se rassemblent. Néanmoins il y a une désinformation qui est constaté entre la vente et la prévention des risques et des dangers de l’alcool, nous avons aussi le cas dans le domaine l’alimentation tel que l’enseigne Mc Donald’s qui transmet des messages de prévention sur la santé à travers ses publicités, tout en incitant à la consommation. Il y a une désinformation auprès des industries, avec une jeunesse prise pour cible.

* ( Pour European School Survey Project on alchol an Other Drugs) ont publiés des resultats qui ont alertés les spécialistes de la santé.

**(Health Behaviour in School – Aged Children)

II) Conséquences et cas de troubles psychiques

A) Des responsables qui font barrage au sport

1.1) Un sommeil incomplet qui fait des dégâts

Les données épidémiologiques confirment que le risque infectieux est plus élevé chez ceux qui dorment peu et donc l’adolescent devient plus vulnérable face aux maladies.

Il pourrait être responsable de maladies cardio-vasculaire, une perturbation du système immunitaire qui permettrait le développement d’autres maladies bien évidemment. Une étude réalisée sur une vaste population a mis en évidence ce rapport entre le manque de sommeil et l’obésité puisque la production de leptine (hormone de la satiété), diminue lors d’une baisse de sommeil et la ghréline (hormone de la faim), augmente, ce qui favorise le grignotage en journée.

1.2) Les jeux vidéo dépassent le sport

Selon une enquête Pelleas, sur 2000 élèves de région parisienne (collégiens et lycéens), 14% ont déclarés avoir une addiction aux jeux-vidéos. Parmi ces 14%, il y a 71% qui ont avoués avoir négligé la scolarité ou le sport.  Nous pouvons parler de jeux vidéo qui ne cessent de se développer, l’attraction est grande puisque les jeux sont de qualité, les appareils tel que les consoles de jeu, les ordinateurs, sont confortable pour les joueurs débutants et confirmés, d’où l’envie de s’y prêter, et touche un large public (enfants, adolecents, adultes et même les seniors) par conséquent ne nombre de joueurs ne cessent d’augmenter.

B) Les troubles psychiques, un fait à ne pas exclure

Résultat d’images pour anorexie dessin

L’adolescent crée sa personnalité à travers de nouveaux modèle (les enseignants, les amis.), il subit non seulement un changement physique à travers la puberté et notamment psychologique.

Le cas de l’anorexie qui se développe de plus en plus. D’après Marie Rose Moro, l’anorexie est une souffrance psychique puisque l’apparence physique compte énormément. La phobie scolaire qui est du au stress engendré par les parents sur la scolarité. Dans le cas de l’hyperphagie (manger en trop grande quantité) ou l’obésité, ils peuvent être associés avec les classes défavorisées, qui ont une situation financière instable.

 

III) Une jeunesse consciente, orientée vers le dynamisme

A) Curieux sur leur propre santé

Une étude a permis de vérifier que 93% des 15-30 sont des internautes et plus de la moitié ont eu recours à internet afin d’effectuer des recherches en rapport avec la santé dans les 12 derniers mois. Les trois quarts des jeunes ont effectués une recherche en lien avec une consultation médicale, parfois avant pour anticiper ou après afin de pouvoir préparer un recours aux soins mais encore à avoir des informations complémentaires.

De plus, les principaux termes évoqués sur internet sont liés avec les maladies chroniques (45%), la santé de la mère et de l’enfant (21%), les problèmes de santé ponctuels (20%) ainsi que les comportements de santé comme par exemple l’arrêt de consommation de tabac, la contraception ou l’alimentation. La jeunes sont tout fois curieuse sur leur propre santé, et réalisent des recherches en fonction de leur besoin, il y a une prise de conscience qui n’est pas à négliger.

B) Le sport bénéfique pour santé et c’est prouvé !

Le sport est un moyen efficace de développer des nouvelles capacités. En effet, pendant l’adolescence, le cerveau qui avait acquis des compétences pendant l’enfance, connaît des changements, c’est une sorte de « mise à jour ».  Il est conseillé d’avoir une activité physique puisque d’après des mesures, jusqu’à 21 ans l’entrainement permet d’améliorer la vitesse, la réponse motrice et le stimulus visuel. Mais encore d’après les propos du neuropsychiatre français Boris Cyrulnik, un skieur à un travail de visualisation mentale, et donc la zone de son cerveau responsable du langage est 4 fois plus épaisse que celle du non sportif, ce qi est un gain sur les performances intellectuelles. Une activité physique n’est pas seulement une dépense énergétique qui améliore la santé, ou la perte de poids, il permet de faire progresser un organe vital, moteur de tous mouvements, indispensable qui n’est d’autre que le cerveau. Nous pouvons observer un phénomène qui tend à affirmer que les jeunes veulent faire du sport pour leur bien être.

Résultat d’images pour image sport

 

L’adolescence est une période exhaustive, auxquelles certaines rencontres des difficultés. C’est une étape où ’adolescent subit énormément de changements, aussi bien sur le plan physique via la puberté et sur le plan psychologique (stress, anorexie, phobie.). L’hygiène de vie est primordiale dans le cas de la pratique d’une activité physique, néanmoins une partie des adolecents veulent prendre du plaisir, les écrans qui sont utilisés quotidiennement, ainsi que les smartphones que nous avons constamment à porté de main, le sommeil de l’adolescent est impacté. Ces facteurs dominent en général, le sport est donc négligé à notre plus grand regret. En revanche, il reste de l’espoir, une part des adolecents prennent des initiatives pour améliorer leur santé. Nous avons une réelle prise de conscience qui voit le jour progressivement.

Louis Riss

Bibliographie

  • François Beck, « Le recours à l’Internet‑santé parmi les 15‑30 ans », juin 2014, consulté : le 19 décembre 2017.
  • O . Caprionnier, « Quels sont les risques pour la santé d’un manque de sommeil ? », mars 2013, consulté le 9 janvier 2018.
  • Centre d’observation de la société, « Jeux-vidéos : quel impact chez les jeunes ? », octobre 2015 (date de publication), consulté : 7 janvier 2018, http://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/divers-tendances_conditions/jeux-video-quel-impact-chez-les-jeunes.html#return-note-553-4
  • Les professionnelles de l’INPES, « La consommation de tabac chez les jeunes de 15 à 25 ans », mis à jour le 23 septembre 2014, consulté le 9 janvier 2018, http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/tabac/consommation/tabac-jeunes.asp
  • Rénald Lafarge/ Elisabeth Lustrat, « Enfant, une offre plus adaptée » /, « les 15-30 ans : une cible en pleine ambivalence », octobre 2016, consulté le 4 janvier 2018.
  • Patrick Laure, « Activité physique et santé », paru en mars 2017, consulté le 20 decémbre 2017.
  • Louis Maurin, « Alcool : quand les jeunes trinquent », mai 2009, consulté le 12 janvier 2018, consulté le 9 janvier 2018.
  • Marie-Rose Maro Lhérété, « réparer les adolecents », consulté le 12 janvier 2018.
  • Garac Renac, « dans le cerveau d’un adolecents », juillet 2017, consulté le 10 janvier 2018.
  • Pascal Santi, » Smartphone et tablette, les ennemis du sommeil », mars 2016, consulté le 20 novembre 2017.

 

Ce contenu a été publié dans La jeunesse. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.