Les plus démunis, sommes nous vraiment là pour eux ?

Les dernières études menées par l’Insee en 2016 montrent que 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire. Entre autre 8,8 millions de personnes sont concernées par la pauvreté et la précarité pour une population française de 67,12 millions, soit un taux de pauvreté qui s’élève à 14% environ.

25% des personnes pauvres vivent dans une famille monoparentale, 67% sont sans ou avec peu de qualification et de diplôme (CAP au plus) et 35% sont des jeunes de moins de 20 ans.

Pour lutter contre cette pauvreté et pour aider ces personnes, ces familles, ces jeunes qui ne disposent pas des ressources suffisantes pour permettre de satisfaire leur besoins fondamentaux, un bon nombre de moyens ont été mis en place. En effet, des associations ont vu le jour pour leur venir en aide comme les restaurants du cœur ou le secours catholique. Le gouvernement s’y engage également (instauration du RSA et autres aides de l’état)  ainsi que la commission européenne grâce à ses fonds européens.

Des aides au profit des personnes pauvres

En 1985, Michel Colucci, plus connu sous le nom de Coluche, est un acteur et humoriste très apprécié du public. Il décide de créer l’association “les restos du cœur”. C’est une association à but non lucratif qui a pour intérêt de lutter contre la pauvreté. Elle a pour particularité de bénéficier du soutien de plusieurs personnalités françaises et d’une vaste médiatisation. Ce qui permet  d’attirer un grand nombre de bénévole et de donneur.

La principale activité de ces restaurants du cœur est de fournir une aide alimentaire importante tout au long de l’année mais surtout durant la périodes la plus critique de début décembre à fin mars. Les restaurants du cœur proposent repas chauds pour les personnes sans logement mais aussi des paniers-repas à cuisiner chez soi ainsi qu’une aide spécifique pour les bébé. Ils insistent bien sur le fait que leur repas sont équilibrés. 135,8 millions de repas ont été distribués lors du dernier hiver.

Ensuite, les restaurants du cœur aident en majeur partie les gens de la rue. Pour se faire, ils ont également mis en place des actions complémentaires. Tout d’abord, des accueils de jour permettent l’accès à l’hygiène mais également à des activités d’aide à la personne centrées sur l’écoute, l’orientation et l’accompagnement. L’année 2018 compte 179 221 accueils fait dans 16 accueils de jour. Ensuite, 32 camions et bus du cœur sont présents chaque semaine sur 50 points de rendez-vous. Chaque personne dans le besoin peut s’y rendre afin d’y trouver vêtements, livres, propositions de sorties culturelles et loisirs. Pour finir, une des dernière mesure mis en place par cette association sont les points chauds-points accueils. Ce sont des lieux abrités qui proposent aux sans-abris et isolés un repas gratuit à partager. 370 000 repas distribués pour l’année 2018 dans 31 point-chauds différents.

Enfin, les restaurants du cœur proposent un accompagnement global et personnalisé dans le but de redonner l’envie et la possibilité d’une insertion aux personnes qu’ils accueillent. Plusieurs activités encadrées par des professionnels et bénévoles  leur sont proposées.

 

Créé le 8 septembre 1946 par Jean Rodhain, prêtre catholique, le Secours catholique-caritas France est une autre association à but non lucratif qui a vu le jour après la création de deux cités d’urgence en région Île-de-France et une extension dans toute la France dans l’intérêt de venir en aide aux pauvres. Elle est attentive aux problèmes de pauvreté et d’exclusion et cherche à promouvoir la justice sociale.

Le but premier du secours catholique est de proposer une accueil, un hébergement et d’apporter un peu de réconfort dans le quotidien des personnes sans logement. L’hébergement est l’une de ses priorité tout en sachant que 141 000 personnes sont sans-abris en France selon une étude menée par l’Insee en 2015.

19 centres d’hébergement ont vu le jour dans le pays pour accueillir toute l’année des personnes en situation d’exclusion et de façon à les accompagner sur le chemin d’une éventuelle insertion.

De plus, plus de 70 accueils ont été mis en place dans toute la France, destinés à un temps d’écoute, d’orientation et pour certain, un accompagnement dans l’accès aux droits des personnes pauvres. Ils disposent également de services tel que des douches, des repas, et divers ateliers.

 

Le gouvernement quant à lui, aide les personnes pauvres grâce à la mise en place du RSA (Revenu de Solidarité Active) en 2009. Celui ci remplace le RMI (Revenu Minimum d’Insertion) et l’API (Allocation Parents Isolé). Le RSA socle est versé sous conditions dans le but de fournir une aide financière aux personnes qui ne perçoivent pas de revenu. Quant au RSA activité, appelé prime d’activité depuis 2016, elle est versée aux personnes qui ont un emplois mais insuffisant pour répondre à leurs besoins essentiels.

De plus L’Etat met à disposition des aides aux personnes âgées (à la retraite) qui ne disposent pas de revenu convenable, ainsi que les caisses de retraite. D’autres aides sont disponibles, pour les personnes à faible revenu, des aides financière pour un hébergement.

 

La commission européenne a mis en place des Fonds européens d’aide aux plus démunis pour apporter une assistance matérielle telle que des denrées alimentaire, des vêtements et d’autre bien essentiels (produits d’hygiène…). Cette assistance matérielle s’accompagne également de services de conseil et d’assistance pour permettre au pauvres de sortir de leur  situation déchu en favorisant une insertion dans la société.

Pour se faire, les autorités nationales peuvent acheter elles même les biens pour ensuite les donner au différentes organisations partenaires ou alors donner une aide financière de façon à ce que les organisations s’en occupent elles-même.

 

Négligence envers les pauvres

Malheureusement les moyens mis en place ne sont pas toujours si efficaces.En effet, d’après certaines études menées, il semblerait que la société ne porte pas suffisamment d’attention aux personnes sur le chemin de l’exclusion et il semblerait également que certaines collectivités ne soient pas en règle par rapport aux droit des personnes en situation précaire.

Il est très difficile pour une personne possédant très peu voir aucun diplôme et aucune formation ni qualification de s’insérer dans le monde du travail. Le faible niveau de formation, la difficulté d’insertion professionnelle et le risque de glissement vers la précarité sont inévitablement en lien et malheureusement ce sont les jeunes les plus touchés. Il est paru que 20% de jeunes en difficultés sont au chômage et 10% inactifs, ce qui signifie qu’un jeune sur huit est confronté à un temps partiel “subi”.

L’absence de prise en compte de la “voix des exclus dans le milieu économique semble particulièrement choquante.

De plus, la masse de chômeurs et précaires est, semble t-il, devenu trop importante.C’est pour cela que les syndicats ne prennent plus la peine de représenter cette catégorie d’actifs. Il semblerait également que les personnes en situation d’exclusion ne se manifestent pas assez et et leur situation n’est pas médiatisée, ce qui serait une des raisons de l’accroissement du nombre “d’exclus”.

Suite à une étude menée sur l’obligation des communes d’Île-de-France d’avoir une place d’hébergement pour 1000 habitants, on constate que 76% des communes n’ont aucune place à disposition. De plus, on remarque que ce sont les communes les plus pauvres qui respectent la loi, communes dans lesquelles on accueille les plus démunis. On assiste alors à un ajout de la pauvreté à la pauvreté.

 

Le RSA, pas vraiment efficace contre la précarité

Le RSA a été mis en place dans le but de fournir une aide financière aux personnes pauvres, tout en les incitant à trouver un emploi. Malheureusement, d’après Marc Landré, cela à en quelque sorte empiré les choses. En en effet avant la mis en place du RSA, il avait été compté que, grâce à celui ci, 2 millions de personnes auraient pu sortir de la pauvreté mais seulement 151 000 ont dépassé le seuil. De plus,la plupart des personnes bénéficiant du RSA activité préfèrent se contenter des allocations plutôt que de trouver un emploi avec un salaire plus convenable. Ils préfèrent l’assistanat à l’activité. Par conséquent le nombre de demandeur est en hausse, 7,5% pour le RSA socle et 6,1 pour le RSA activité, alors qu’il devrait au contraire diminuer. De plus les demandeurs ne peuvent bénéficier du RSA que sous certaines conditions, comme avoir plus de 25 ans ou encore avoir un logement et y séjourner quotidiennement, ce qui revient à dire que les sans-abris ou encore les jeunes de moins de 25 ans en détresse ne peuvent pas y avoir accès.

 

Le constat est donc alarmant: le nombre de personne en situation précaire, sans logement ou vivant sous le seuil de pauvreté ne fait que d’augmenter malgré les différentes mesures que nous venons de voir. Les associations, l’Etat doit venir en aide à de plus en plus de monde. Le flux de migrants économiques, politiques et climatiques, de plus en plus important, va venir s’ajouter à une situation déjà difficile et compliquée à gérer. L’Etat ainsi que notre société est-elle à la hauteur aujourd’hui afin de venir en aide à tous ces démunis?


Bibliographie:

Clotilde Hoquet, Isalyne Cantin.

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