Le nomadisme mongol aujourd’hui

Dans le cadre de l’étude du projet socioculturel de l’année 2012-2014 des BTSA, il nous a été proposé de travailler sur le thème « Partir-Venir: voyage, mobilité, migration ». Nous avons choisi de parler du nomadisme. En effet, de nombreuses questions se posent lorsque nous en parlons , afin d’éclaircir au mieux nos pensées, nous nous appuierons sur un documentaire « Rendez-vous en Terre Inconnue », sur des livres et sur d’autres documents.

La Mongolie, l’empire des steppes avec ses paysages infinis, ses tribus nomades, une terre de mystère ou la nature demeure l’homme.Pourtant, derrière les images médiatisées se profile une réalité plus mélancolique avec une majorité de mongols vivant dans les villes et leurs environs, faute des situations politique, climatique, …On se demande aujourd’hui si : Le nomadisme Mongol a-t-il encore un avenir ? Car en quittant la steppe pour se sédentariser, les Mongols ont perdu une partie de leur identité culturelle.

 Pour commencer, nous allons partir de l’histoire des peuples Mongol basé sur le nomadisme, l’élevage, les traditions et toute autre culture qui a fait avancer ces peuples pendant plusieurs années.

Puis, arrive le régime communiste dans les années 1920, qui force les peuples Mongols à la sédentarisation pour instaurer une société réorganisée, selon les principes de collectivisme et de la domination du parti unique. Puis en 1996, une chute de l’URSS entraine des milliers de Mongols au chômage.

Pour finir, on parlera de la diversification des steppes au surpâturage dus à une production de cachemire élevé qui  engendrera des pertes dans l’économie du marché en Mongolie ainsi qu’une faillite dans les services publics.

Histoire du nomadisme en Mongolie

Qu’est ce que le nomadisme? Le nomadisme est un mode de vie qui est basé sur le déplacement, on peut parler aussi d’un mode de peuplement. En effet, ce déplacement s’effectue en masse, c’est à dire qu’il se fait par groupe d’individu.

L’origine du nomadisme provient des croyances nomades Mongols, en effet leur seul but était de ne pas blesser  » la Terre-Mère », en pratiquant la religion « Animisme ». Cette croyance est destinée à honorer les esprits des êtres vivants, des lieux et des éléments naturels. Le nomadisme représente le patrimoine culturel de la Mongolie. Il est le symbole de la fierté et de la liberté du peuple mongol. Il se perpétue depuis plus de deux millénaires.  A l’origine, les tribus mongoles vivaient en petits groupes, plus ou moins sédentaires, autour d’un chef. La découverte de nouveaux pâturages pour leurs chevaux ou de meilleurs terrains pour la chasse les poussaient à se déplacer. Mais la principale cause de ce déplacement est l’effet de masse, c’est à dire un troupeau avec un effectif  trop élevé sur un terrain entraînait la destruction de ces ressources naturelles.

Quel est le mode de vie des nomades? Les quatres cinquièmes de la surface de la Mongolie forment l’environnement naturel des nomades, qui est appelé la steppe. Afin de se protéger des intempéries, les nomades construisaient des yourtes.

Chaque nomade expérimenté perçoit selon la saison, la qualité et la composition du sol ainsi que la flore, la topographie, la présence d’eau, etc… pour satisfaire toute les exigences de son troupeau. L’esprit du nomadisme a su préserver l’environnement et ses traditions. En effet, le principe de celles-ci permet la conservation des ressources naturelles dans leurs conditions d’origine, et aussi de préserver l’équilibre écologique entre les pâturages, les éleveurs et le bétail. Pour éviter toute détérioration, la densité des troupeaux devraient être faible, et les groupes humains limités. Les nomades Mongols se déplaçaient selon des caractéristiques en lien avec les 4 campements saisonniers (hiver, printemps, été, automne) à 2 (hiver et été):

  • Le pâturage d’hiver est principalement un élément clé car le séjour du troupeau est de 4 à 5 mois (novembre-avril) ce qui permet les mises bas puisque c’est la période.
  • La période de végétation d’été est un autre élément clé est limité à 4 mois (mi-mai mi-septembre) puisque le bétail doit profiter de cette période afin de recouvrir toutes les forces qui auront besoin pour les saisons à venir.

Chaque déplacement se différencie de chaque groupe de nomade, puisque l’importance de leur mouvement dépend de la nature du troupeau et de la zone naturelle et climatique. Pour le sédentaire, la relation à la terre est imédiate et direct, par contre pour le nomade, entre l’homme et la terre, on retrouve l’animal. Les animaux d’élevage des nomades sont souvent décrit sous le terme des  « 5 museaux », on y retrouve les moutons, les chèvres, les vaches et les yaks, les chevaux et les chameaux. Ils sont définis par différents caractéristisques qui correspondent à des facteurs importants pour le nomade puisque par la suite il pourra déterminer quel animal est le plus sensible au froid…

Conséquences entrainées par le régime communiste

Dans les années 1920, le régime communiste arrive en Mongolie en provoquant des changements considérables. En changeant des voyageurs nomade contre nationalisme d’un nouveau pays sédentaire, en opposant leur forme de travail qui demeure une histoire depuis le néolithique pour en donner une image plus contemporaine.

En modifiant leur mode de vie de « berger », parcourant des vastes étendues, faisant paitre leurs troupeaux sans souci politique ou social, en paysans: s’installant, construisant, bâtissant dans des villes avec loi, société et politique. Ils les transforment aussi en ouvrier, en créant une société réorganisée en collectivité avec un parti unique. Avec des infrastructures commerciales, éducatives, sanitaires, … Les quelques nomades qui résistaient à ce mode de vie, étaient pointé du doigt. La Mongolie devient alors le deuxième pays communiste du monde (dirigé par le Parti populaire révolutionnaire mongol). Dans les années 1990, les Mongols se révoltaient, ils voulaient que tout cela s’arrête. Ils créaient des grèves et en proposaient des élections mais cela ne marchait pas. Il a fallut attendre la victoire de la Coalition d’union démocratique aux élections législatives du 30 juin 1996 qui a mis fin à 75 ans de règne communiste. Ils n’avaient pas pensé  que sans tutelle de l’URSS le pays ne pourra plus bénéficier des aides financières que leur distribuer le régime soviétique ainsi que toutes les infrastructures mis à leurs dispositions. Suite à ce changement beaucoup d’entreprises ont fermé leurs portes et des milliers de Mongols se sont retrouver sans emploi. Les éleveurs d’autrefois se sont trouver démuni et ont mal vécus le délabrement des infrastructures. Ils ne possédaient plus grand-chose pour pouvoir continuer à entretenir, et pouvoir travailler en ville. Ils se retrouvent tous à la rue et la dérive s’empare d’eux (alcoolisme, bidonville qui se crée …). Beaucoup de Mongols décidèrent de regagner la steppe et de retrouver le mode de vie de leurs ancêtres. Mais il y a encore de nombreux problèmes que l’éleveur doit faire face car le gouvernement Mongol à un objectif qui est: de développer le secteur de l’élevage en développement des zones rurales. Pour les nomades, on parle encore de sédentarisation.

 Quartier de yourtes à Oulan-Bator (Photo de © David DELAPORTE)

Quartier de yourtes à Oulan-Bator (Photo de © David DELAPORTE)

« En passant de la steppe à la ville, les yourtes des bidonvilles semblent être les vestiges d’une société nomade en voie de disparition. »Tirer du texte intitulé Au pays de la steppe grise, paru en août 2004 par l’écrivain mongol Galsan TSCHINAG qui décrit cette civilisation et ces grands espaces aujourd’hui menacée.

La désertification des steppes

La Mongolie a toujours eu un environnement difficile à dominer depuis plusieurs années. Entre la toundra (végétation basse, sans arbre) et les déserts, les forêts et les prairies, les steppes et les montagnes. Avec un climat très continental, on y trouve des températures allant de -50°C l’hiver à 40°C l’été, précipitation faible de 80 à 500 mm par an, de plus les sols sont fertile dans l’ensemble mais restent cependant fragiles à cause des gelées et des vents. Il est donc important d’optimiser les déplacements pour transformer des ressources faibles en élément durable qui ensuite pourra maintenir l’équilibre des steppes. Une deuxième raison qui fait que les steppes se désertifient est la production de cachemire. Car la Mongolie est le deuxième producteur mondial de cachemire derrière la Chine avec une production de 2700 tonnes de cachemire par an. De plus, le gouvernement Mongol encourage la production de cachemire avec une demande mondial qui a augmenté. Ainsi le nombre d’éleveurs a triplé entre les années 2000 et 2001.

Mais ces conséquences (de surproduction) ne sont pas que environnementale car le mode de vie des nomades est modifié. Les éleveurs ont préféré les chèvres aux détriments d’autres animaux qui leurs fournissaient cuir, viande … qui leurs servaient tout au long de l’année (nourriture, vêtement, peaux pour les yourtes, …).(Voir photo ci-dessous)

La loi Mongole a réagi au problème de surpâturage. En imposant des restrictions, cela n’a pas facilité la tâche pour les éleveurs durant les périodes sèches et de grand froid car des cheptels ont périe. Ce qui a favorisé l’exode rural en abandonnant l’élevage. Se retrouvant en ville à la recherche d’autres emplois, et s’installant dans les bidonvilles avec leurs yourtes comme seul logement.(Voir photo ci-dessus)

Auteur :  gingko24

En premier plan, cette photo illustre bien l’élevage des chèvres pour le cachemire, puis en second plan on voit bien ces terres affaiblies par le pâturage intensif.

 

Pour conclure, en quittant la steppe pour se sédentariser, les Mongols ont perdu une partie de leur identité culturelle. La vie des Mongol n’est pas compatible avec le concept occidental de développement et le concept de sédentarisation. Mais depuis quelques années, les nomades cherchent à se développer en équipant leurs yourtes de panneau solaire, téléviseur et parabole, et ils ne sentent plus coupé du monde. Il y a toujours des jeunes ruraux, rêvant d’aller faire leurs études en ville et d’y travailler, mais il reste encore des jeunes qui sont fiers d’être nomade et de leur travail. Le gouvernement mongol veut toujours développer le secteur de l’élevage et développer des zones rurales, ce qui oblige toujours les éleveurs à se sédentariser. Le nomadisme perdura si les éleveurs mongols veulent garder le désir de prolonger cette façon de vivre.  En revanche, le problème du réchauffement climatique demeure toujours un problème pour l’élevage, ce qui rend cette vie belle mais difficile et rude.

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PY Justine

MICKI Elody

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