Depuis toujours, l’avenir est représenté par la jeunesse. Effectivement la jeunesse ou l’adolescence est considérée comme l’étape intermédiaire entre l’âge enfant et l’âge adulte, cette période se traduit par une émancipation personnelle à tous les niveaux que ce soit personnel ou social. Cependant, il faut savoir que l’adolescence est un laps de temps qui semble s’étirer sur le début de la vie active.
Il s’agit d’un apprentissage de soi. Il s’agit également de la découverte de son corps qui se transforme, ainsi que du monde qui l’entoure.
Nous pouvons alors nous poser la question suivante : Dans quelle mesure le rapport avec le corps chez les adolescents conditionne-t-il leur vie ?
Pour se faire, nous étudierons dans un premier temps l’aspect physique de l’adolescent, pour ensuite mettre en valeur l’aspect psychique de l’adolescence.
Enfin, nous citerons les éventuelles solutions pour faciliter cette période de paradoxe à travers conseils, témoignages et enquêtes.
Modification physique favorable
A partir de l’entrée au collège, des modifications apparaissent : elles sont tout d’abord d’ordre physique. Chez les filles comme chez les garçons, la morphologie évolue. Le pré adolescent voit sa taille corporelle augmenter, une pilosité se fais apparaître sur tout le corps, une poussée d’acnés également, la voix se modifie (c’est ce que l’on nomme la mue).
D’autres manifestations de la puberté apparaîtront par la suite comme le développement du bassin, l’augmentation mammaire chez les filles, la prise de volume des testicules ainsi que l’élargissement des épaules chez les garçons. Ces différents phénomènes sont liés directement au système endocrinien.
La puberté est remplie de promesses physiques, le jeune homme ou la jeune femme désire donc ressembler à ses pairs, à ses idoles. Si les promesses sont tenues et respectées, alors l’adolescent ressentira un accomplissement personnel et celui ci goûtera au bonheur.
L’adolescent cherche au cours de sa vie, des réponses à ses questions, » Qu’est ce que je vaux ? » ou bien » Est ce normal tout ce qui m’arrive? » ou encore » Vais-je y arriver ? » .
L’adolescence est une période de mise a l’épreuve permanente où l’individu est sans cesse testé. Il est légitime de se questionner sur sa capacité à surmonter certaines tâches. C’est ici que le rapport positif vis a vis de son corps est primordial pour dominer ses difficultés.
Ces changements peuvent être bénéfiques à la vue de certains jeunes. Une partie d’entre eux éprouve une sensation de bien-être, voire même une fierté d’exhiber leur corps lors d’exploits sportifs.
L’enquête mené par Ipsos santé pour la fondation Pfizer » bien dans sa tête, bien dans son corps » nous révèle que 9 adolescents sur 10 s’estiment bien dans leur corps sans chercher à le transformer.
Modification physique défavorable
Au contraire, la puberté peut se caractériser par une vision de soi négative, l’image de soi renvoyée ne sera pas satisfaisante et non plaisante pour l’adolescent.
Celui ci pourra avoir recours à divers moyens pour aider à accepter son corps. Les jeunes auront tendance à faire de la musculation (52% des garçons selon l’enquête bien dans sa tête, bien dans son corps « ) ou tatouer leur peau (7% des adolescents, mais ce chiffre est à la hausse) ou avoir eu recours à un régime alimentaire (17% tout sexe confondus). Une partie d’entre eux, même minimes, utiliseront des médicaments, compléments alimentaires, ou hormones de croissance.
Concrètement l’apparition de boutons d’acné, de vergetures, de peau grasse ne sera pas forcement désiré par un jeune. S’installe alors un mal être plus ou moins important liés à ces transformations non souhaitées.
La gente féminine aura tendance à se plaindre de leurs seins, de leur ventre, de leurs cuisses.. et les garçons de leur nez, de leur pénis. Néanmoins ces sensations sont souvent dramatisées. En effet, selon le psychiatre Alain Braconier, « cette partie du corps a du sens par rapport à une identification à un parent. Un garçon va se focaliser sur son nez parce qu’il n’aime pas celui de son père ».
Dans la majeure partie des cas, cette focalisation s’apaise avec le temps, l’obsession n’en est plus une.
De plus, une frustration peut apparaître dans le cas d’une non acceptation de son corps, elle engendrera des conséquences physiques importantes pour ne pas dire dramatiques. Effectivement des problèmes d’automutilations et de scarifications font ravages chez les adolescents qui peuvent entraîner des graves complications de santé ( infections, maladies cutanées..).
Psychologie négative
Quand l’estime de soi est insuffisante, l’adolescent se retrouve dans des situations compliquées, où le doute s’installe. La relation psychique – physique se met en place : les pensées peuvent se traduire par des réactions physiques, par exemple un adolescent maladroit lors d’un dialogue en présence d’une personne du sexe opposé de son âge. Bégaiements involontaires , rougissements automatiques, érections instinctives, tics machinaux sont d’autres exemples de la relation psychique-physique.
A l’inverse, l’estime de soi peut être très importante, ce qui contribuera à l’émancipation de l’adolescent d’un point de vue social, mais encore professionnel. Un jeune en accord avec son corps, acquerra de la confiance en soi.
En ce qui concerne le psychique du jeune, le mental de l’adolescent sera rudement mis à l’épreuve durant la puberté. Des problèmes de rejets, harcèlement sont malheureusement fréquents dans nos établissement scolaires, de tout niveaux.
A vrai dire, ces problèmes de sociétés sont directement reliés aux soucis physiques essentiellement pondéraux, le plus fréquent étant le surpoids ou l’obésité mais n’oublions pas l’anorexie. Suite à cela, des cas de boulimies sont recensés : culpabilisation de s’être nourri accompagnés de critiques sur le physiques; dans cette situation la victime se fera vomir volontairement.
La différence physique dans notre société est quasi systématiquement accompagné de rejet : un individu dissemblable à d’autres individus éprouve une difficulté d’intégration. Cette différence conditionne alors la vie sociale des adolescents dans le cadre d’appartenance à un groupe.
Ce rejet, poussé a bout, peut nuire à la vie de la victime : cas d’harcèlement extrêmes ou de tentatives de suicides. Cela est un cas qui n’est pas rare chez les adolescents qui ce trouve en milieu scolaire. Le taux de suicide a même augmenter depuis que les nouvelles technologies ce sont immiscé dans la vie des jeunes.
Psychologie positive
Le rapport au corps peut être source de positivité chez les adolescents. En effet si celui-ci accepte son corps physiquement, il acceptera également psychologiquement donc cela lui permettra d’éprouver un épanouissement social et professionnel plus fort, ce qui lui donnera la force de surmonter toutes les épreuves que la vie lui mettra sur son passage.
Si le jeune s’accepte comme il est, cela lui donnera de l’assurance, qui lui servira de support à sa vie future.
Conseils et aides pour surmonter l’adolescence
Face à ces problèmes physiques et psychiques, des solutions existe pour aider les jeunes à endosser leur rôle d’adolescent. Les experts ont mit en place plusieurs types de thérapies.
La première arme pour aider l’adolescent à se sentir mieux dans son corps, est l’indépendance. En effet d’après la psychologue Geneviève Djénati, « Vers 10 ans, quand l’enfant manifeste des envies d’autonomie, il est primordial de l’encourager à se gérer seul. En évitant de penser à sa place, on favorise l’acceptation du changement. »
Les parents étant déjà passé par là, sont d’excellents conseillers, hélas les jeunes oublient trop souvent que leurs géniteurs ont vécus ce que eux vivent actuellement : l’âge est le principal motif de cette négligence. Les parents ont ainsi un points de vue différents, avec une vision extérieure, et réaliste des choses.
Même après les conseils avisés de leurs parents, l’adolescent peut continuer à complexer sur son corps. Pour permettre un points de vue davantage extérieur, les parents peuvent prendre l’initiative d’aller consulter un expert (dermatologue, diététiciens, nutritionniste, etc…). Le message sera mieux reçu par l’adolescent si il provient d’un professionnel.
Le psychiatre Xavier Pommereau nous informe que « si l’adolescent reste préoccupé par son poids ou par sa peau par exemple, mieux vaut lui offrir un rendez-vous chez un dermatologue, un médecin ou un diététicien. Le verdict sera évidemment toujours mieux reçu s’il vient d’un professionnel étranger à la cellule familiale que s’il vient des parents, moyennement objectifs ».
Enfin, les proches du jeune dans le même âge demeurent de fidèles alliés. Vivant les mêmes situations, ils permettent d’accompagner ses pairs et de les aider avec des conseils et des témoignages.
Au terme de notre conclusion nous pouvons affirmer, que la puberté conditionne la vie des adolescents. En effet celle-ci, varie selon la vision de son corps. Une vision positive sera le fruit d’assurance, de confiance en soi, de bonheur. Au contraire, une image de soi péjorative entraînera des recours à des produits métabolisant, voire des dérives, comme l’automutilation.
Une adolescence compliquée, une mauvaise image de soi, un rejet des autres, peuvent devenir également une force. Elle permet de s’affirmer en tant que personne, d’assumer qui on est, de forger son identité. C’est le cas de plusieurs personnalités comme par exemple Chimène Badi ou encore Vanessa Paradis.
Charles JEHIN et Benoit JULIEN
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Une réponse à Au corps à corps avec les adolescents