Bonheur (nom commun)
État satisfaction complète, stable et durable. (Dicophilo)
Bonne chance, circonstance favorable, Joie, plaisir liés à une circonstance (Larousse)
Le bonheur est subjectif et possède diverses définitions. Pourtant, toutes ne sont pas « vrais », ni « fausses ». Nous pouvons néanmoins nous en faire une idée générale qui met tout le monde d’accord. Et c’est avec cette définition que nous allons mettre en liens le bonheur et la musique afin de savoir si la musique doit nécessairement être joyeuse pour nous procurer du bonheur.
La musique est un art qui permet à l’homme de s’exprimer par l’intermédiaire des sons.
Ou que nous soyons, nous avons tous entendu de la musique, on aime certains style, on en évite d’autres, mais il en existera toujours une pour nous plaire.
Ainsi nous nous demandons si le bonheur est induit par la musique. Ou si il s’agit simplement de plaisir.
Comme nous le savons, le son est une onde, donc une vibration de l’air, qui percute nos tympans et nous transmet ainsi le « message » qu’est le son. Il y a autant de façon d’écouter la musique qu’il y a d’humain sur terre, pourtant nous arrivons tous à capter plus ou moins le message d’une musique : la joie qu’elle transmet, ou la tristesse de celle-ci.
Par ailleurs, tous les sons ont leurs propres fréquences, leurs propres vibrations : trop aigus ou trop graves, on ne les entend pas. Or ces dernières obéissent aux mêmes lois physiques que les sons audibles.
Qu’est ce qu’une musique joyeuse ou non ?
Il a été prouvé que plusieurs choses influent notre perception de la musique, plus précisément de sa joyeuseté.
Le mode et le tempo.
En effet les musiques en mode majeur nous semblent généralement plus joyeuses, alors que celles en mode mineur nous semblent à l’inverse plus triste.
De même, un tempo plus lent pourrait nous évoquer des sentiments plus sombres, et un tempo rapide aura l’effet d’une bouffée d’adrénaline.
https://www.youtube.com/user/MajorVsMinor
L’association entre les modes majeur et mineur et l’émotion est peut-être innée chez l’humain, mais tous les scientifiques ne sont pas du même avis. Certains croient que c’est un phénomène appris, plus précisément inculqué par la culture.
« Une étude menée auprès de membres d’une tribu masaï africaine, dont les membres n’avaient jamais entendu de musique occidentale et qui n’avaient donc pas pu apprendre les associations musicales qui sont familières en Occident, fait plutôt pencher la balance du côté de l’inné. On a observé que ces derniers pouvaient très bien distinguer une chanson triste d’une chanson gaie. »
Étude menée par la Dre Nathalie Gosselin, neuropsychologue, professeure adjointe au Département de psychologie de l’Université de Montréal et chercheuse affiliée au laboratoire BRAMS d’étude sur le cerveau.
Se souvenir de ce bonheur musical.
Le cerveau possède une partie entière dédiée à la musique, associé à la mémoire, c’est ce qui nous permet d’apprécier un genre déjà connu, ou à l’inverse, découvert.
De plus le souvenir associé à une musique influe sur notre perception de celle-ci, un souvenir triste associé à une musique nous plongera dans un état morose, or un souvenir joyeux associé à une musique nous rendra presque euphorique. Elle génère des états sentimentaux qui peuvent s’avérer intenses et ouvrir les portes du bonheur, en rappelant des situations vécues ou en provoquant des rêveries, par exemple, une musique militaire, écoutée par deux personne différente, l’une rappelée par des souvenir de guerre et de souffrance, l’autre par la fiertés d’avoir un membre de sa famille dans l’armée, auront des réactions totalement opposée.
Comment la musique agit-elle sur notre cerveau ?
La musique, pour un grand amateur de ladite musique, procure un plus grand plaisir que de la bonne nourriture, une bonne blague, ou la plupart des choses que le monde offrir. Mais ce plaisir est-il le bonheur ?
Une équipe de chercheur avait remarqué qu’écouter de la musique appréciée augmentait le niveau de dopamine, ce qui vaudrait dire que comme notre cerveau est capable d’imaginer des attentes le plaisir procuré par la musique fonctionnerait comme un système de récompense. Tout semble partir du noyau accumbens qui est le centre le plus actif lorsque nous écoutons cette musique.
En d’autres termes lorsque nous écoutons de la musique nous plaisant celui-ci nous récompense en nous donnant du plaisir.
Neuroscience du bonheur
Une autre étude rend compte de l’importance du noyau accumbens pendant l’écoute, les chercheurs ont scanné le cerveau d’une vingtaine de personne pendant qu’ils écoutaient des musiques et chansons qu’ils n’eurent jamais écouté auparavant et leur ont demandé combien ils dépenseraient pour les acheter. Ces images ont montré une vraie correspondance entre le niveau de réaction du noyau accumbens et la somme que la personne était prête à débourser.
Néanmoins Sophie Scott, neuroscientifique à l’University College de Londres a dit : « On peut apprécier la musique grâce au rythme, grâce à la façon dont le chanteur s’approprie la chanson, énormément de facteurs entrent en ligne de compte. Le système de récompense n’est qu’un aspect parmi d’autres. »
La psychologie de la musique
« La musique n’a pas pour point de départ la réalisation du bonheur.
Art du sensible, créatrice d’émotions, la musique apporte généralement un grand plaisir à ceux qui la créent, l’entendent ou l’interprètent, au point qu’on a pu identifier ce bien être au bonheur. Dans une société dominée par le marché, où la musique est transformée en objet de consommation, plaisir et bonheur ne peuvent pourtant être confondus. Seule une écoute active permet d’entrevoir l’utopie d’un monde harmonieux, en accord avec l’idée de bonheur »
Comment alors mettre ensemble l’expression des passions, le plaisir ressenti à l’écoute de la musique et la raison ? Nous nous somme posé cette question pendant plusieurs siècles, en particulier à l’époque baroque. Celle-ci est d’autant plus importante qu’au même moment, la découverte du rôle des vibrations sonores, faisant naître l’acoustique, renverse les critères de la musique définis depuis l’Antiquité.
Le plaisir ressenti par l’auditeur à son écoute s’avère alors dominant. L’œuvre musicale apparaît comme le moyen de manifester les sentiments du compositeur par un interprète, et de faire naître ceux de l’auditeur.
L’imaginaire utopique constitue une part important du rôle de la musique : toute idée de réalisation immédiate du bonheur s’avère alors illusoire. La pratique de la musique peut aussi permettre de l’entrevoir, comme l’ont montré les free-parties de la musique techno. Ces fêtes libres, à l’écart des modes habituels de diffusion, et la recherche d’un temps de concert infini ont ainsi incarné, ce désir d’utopie.
Pour conclure :
La musique peut seulement ouvrir les portes d’un bonheur possible dans le futur, au-delà des conditionnements de la société capitaliste et de la recherche du bien-être. La musique n’est pas la clé du bonheur, mais un instrument qui permet de s’en approcher.
Ecrit par EIFLER Evan et CORRUE Pierre
Bibliographie :
Jeff YATES: Que se passe-t-il dans le cerveau d’une personne qui écoute de la musique? 18/06/2015
http://journalmetro.com/dossiers/special-bonheur/795287/la-musique-en-mode-bonheur/
Matthieu CARLIER : Cette zone du cerveau qui rend sensible à la musique
13/04/2013
http://www.huffingtonpost.fr/2013/04/12/cette-zone-du-cerveau-qui-nous-rend-sensible-a-la-musique_n_3068430.html
La musique joyeuse serait la clef du bonheur, selon une étude
17/05/2013
http://www.huffingtonpost.fr/2013/05/17/la-musique-joyeuse-serait-la-clef-du-bonheur-selon-une-etude/
Erik PIGANI : Musique : la fréquence bien-être
http://www.psychologies.com/Culture/Savoirs/Musique/Articles-et-dossiers/Musique-la-frequence-bien-etre/10Temoignage
Marine Le Breton : Fête de la musique: 10 raisons pour lesquelles la musique est bonne pour la santé et le bien-être
05/10/2016
http://www.huffingtonpost.fr/2014/06/21/fete-de-la-musique-sante-bien-etre_n_5514437.html
Jean-Marie JACONO : La musique, porte d’un autre monde
http://www.observatoire-du-bonheur.fr/cahiers-observatoire-bonheur/bonheur-quotidien-ou-ideal/musique-n-apporte-pas-bonheur/
Une réponse à Le bonheur d’écouter